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| Littérature -> Récits |
| Gilles Paris Certains coeurs lâchent pour trois fois rien
Flammarion 2021 / 19 € - 124.45 ffr. / 220 pages
ISBN : 978-2-08-150094-5
FORMAT : 13,8 cm × 20,8 cm
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Gilles Paris ajoute au titre cette précision au titre : «mais pas le mien». L'auteur invite son lecteur dans sa vie pour la partager amicalement et mieux en comprendre ses tourments. La différence entre compassion et pitié est minime ; curieusement on ne plaint pas Gilles Paris car ses débauches de papillon de nuit, ses excès, il les assume sans regrets. Ils font partie de lui.
Il a eu beaucoup de chance de passer au travers du sida, des overdoses auxquelles d'autres ont succombé ; mais le prix à payer est élevé : huit dépressions, dont la dernière date de 2017, et plusieurs tentatives de suicide, vrais appels au secours, le tout ponctué de nombreux séjours en hôpital psychiatrique pour refermer les plaies morales et effacer ce trou noir si destructeur. La constante la plus difficile à accepter est sûrement le mépris et la haine d’un père violent ne supportant pas son homosexualité, signe de faiblesse pour lui. Quant à la mère, elle semble égocentrique et indifférente.
Heureusement Laurent, son compagnon devenu son mari en 2014, ainsi que Geneviève, la sœur aimante revenue du Canada, permettent à Gilles de transformer ses épreuves et son mal-être en rédemption. Il a tiré les leçons de ses erreurs et peut se tenir droit, conscient de sa chance et de son amour de la vie.
Son impudeur assumée et sa spontanéité permettent de ne pas le juger et de l’apprécier tel qu’il est. L’écriture, fiction ou confession, sert sa thérapie et lui donne des repères. Gilles Paris connaît bien le monde littéraire, il est attaché de presse de nombreux auteurs depuis plus de trente ans et écrivain lui-même : son best-seller, Autobiographie d’une courgette, a été adapté au cinéma et césarisé.
Ce récit, sous-titré «De l’ombre vers la lumière», vaut pour sa franchise un brin provocante et la quête inlassable du bonheur, malgré des blessures indélébiles et des questions existentielles sans réponse... Et un grand besoin d’amour et de tendresse. «Pourvu qu’on m’aime».
«Le secret, s’il y en a un est à la fois l’équilibre mental et la multiplication des habitudes que j’ai érigées autour de moi comme autant de forteresses pour m’empêcher de ruminer (…). Certains excès font du bien».
Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 29/01/2021 )
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