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Parole de médecin… ou de réalisateur
Thomas Lilti   Le Serment
Grasset 2021 /  16 € - 104.8 ffr. / 153 pages
ISBN : 978-2-246-82718-4
FORMAT : 13,1 cm × 20,5 cm
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Médecin et réalisateur (Première année, Médecin campagne, Hippocrate et la série Hippocrate), Thomas Lilti, lors du premier confinement de mars 2020, était en train de réaliser la seconde saison de la série Hippocrate dans une partie désaffectée de l’hôpital de Bagnolet lorsque tout a été interrompu. Il a alors décidé de proposer ses services à l’hôpital et de renouer avec son passé de médecin. Enrôlé comme blouse blanche, il expose au dictaphone son expérience quotidienne dans un texte assez bref (153 pages) et très personnel : «(…) j’ai envie d’essayer de comprendre à l’aune de cette crise, pourquoi j’ai voulu devenir médecin, pourquoi j’ai arrêté de pratiquer la médecine, et pourquoi, en tant que réalisateur, je continue à raconter la médecine. Ou, en tout cas, la vision que j’ai du monde médical».

Le titre est un clin d’oeil au célèbre serment d’Hippocrate que prononcent les médecins à l’issue de leurs études et dont il cite une phrase en exergue : «Qui que je voie ou entende, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué». Son récit, dicté donc et non écrit - la nuance est d’importance -, raconte au jour le jour les difficultés du métier, la pauvreté de l’hôpital, le dévouement des équipes médicales, du médecin à l’aide soignant. Le lecteur suit ainsi l’envers du décor hospitalier.

Mais au-delà de cette description et d'une analyse intéressante, il s’agit surtout pour l’auteur de se poser des questions fondamentales sur ses choix de vie, son expérience de médecin. Il s’interroge sur les raisons pour lesquelles il a abandonné ce métier hérité en quelque sorte de son père, gynécologue obstétricien, pour se tourner vers sa passion du cinéma. Une reconversion réussie qu'il opère tout en restant fidèle à son métier originel puisque, jusqu’ici, ses films ont tous comme centre la vie médicale, et, à l’exception de Médecin de campagne, la vie médicale en milieu hospitalier.

Il en analyse la part autobiographique, fait remonter ses souvenirs d’étudiant, de jeune praticien, mais surtout le sentiment d’imposture, en quelque sorte, qui peut l’étreindre : ni véritablement médecin, ni véritablement réalisateur. Il admet qu'il sera toujours un réalisateur de cinéma aux yeux des médecins (du moins aux yeux de ceux qui connaissent son oeuvre…) et médecin aux yeux du monde du cinéma. Il peut avoir des pages très dures pour le milieu médical dont il est issu (à double titre : familial et professionnel), son inculture qu’il dénonce, ses rivalités, l’incompétence de certains, la dictature que d’autres peuvent exercer sur les membres de leur service.

Passent au fil des pages des figures sinon charismatiques du moins fortes de médecins : Arben et Madjid, deux médecins d’origine étrangère, c’est-à-dire les plus mal lotis dans la hiérarchie hospitalière et dont il considère qu’ils ont été ses meilleurs professeurs, tout comme la jeune infirmière Juliette. Ses souvenirs sont également l’occasion de régler des comptes toujours ouverts avec son père qu’il présente de façon ambivalente : un père très certainement fier de son fils mais qui proclame sa fierté à qui veut l’entendre sauf au principal intéressé. Un père roublard et manipulateur qu’il met en scène de façon peu flatteuse, mais il est tout aussi sévère pour lui-même.

Thomas Lilti a 44 ans… l’âge de s’interroger sur sa vie, les rapports familiaux, son identité, et autant qu’un témoignage sur le milieu médical, le confinement, etc., ce livre est sans doute pour lui l’occasion de s’affirmer.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 01/02/2021 )
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