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Dunique ?
 Ayerdhal   L'Histrion
Au Diable Vauvert 2011 /  20 € - 131 ffr. / 418 pages
ISBN : 978-2-84626-339-9
FORMAT : 12,9cm x 19,6cm
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Sur une planète mystérieuse et dans une galaxie lointaine… Aimlin a quelques soucis : sexomorphe (il change de sexe à volonté, mais pas sans mal) dans une société peu tolérante à ce sujet, anarchiste et ancien leader étudiant d’une révolution écrasée dans le sang, il rentre péniblement chez lui après une soirée très alcoolisée… et il est surtout pourchassé par un héraut, un tueur impérial, du genre coriace. Lui, le petit organisateur de soirée vaguement gigolo, est devenu, l’espace d’un soir, l’homme le plus convoité de la galaxie, et pour cause : il fait désormais partie, sans le savoir, de la liste des prétendants possibles à la charge d’Histrion, c’est-à-dire l’une des neuf autorités qui se partagent le pouvoir dans cette société galactique complexe.

Un homme recherché donc, et par toutes les factions : tant par l’Empire, l’Eglise et les Scientes (une communauté technologiste) qui voudraient se débarrasser de ce rival en puissance que par les forces qui veulent en faire un allié, ou bien un instrument manipulable : la planète intelligente Genesis, les Nautes, des explorateurs/terraformeurs et la communauté féministe et télépathe des Taj Ramanes. Entre ces deux camps, les alliances se nouent et se dénouent au rythme des complots, trahisons et manipulations dont Aimlin devient, sans le savoir, la clef. Il s’agit donc de fuir : fuir les couteaux de l’empire et les cyborgs tueurs des Scientes, fuir les intrigues pour mieux les dénouer… ou en entremêler les fils. Et pourquoi ne pas commencer par changer de sexe, histoire de rendre à l’Histrion sa vraie fonction, celle d’incarner le principe d’incertitude dans la mécanique trop bien huilée du Daym – une ONU galactique – où les conflits entre factions permettent d’équilibrer les forces. Car homme ou femme, Aimlin(e) pose de sérieux soucis à tous ceux qui veulent, d’une façon ou d’une autre, le contrôler…

Identité, niveau de conscience, intrigues politiques, manipulation et complot : le futur de l’humanité. Ce roman efficace et bien réalisé raconte beaucoup des lectures et des influences d’Ayerdhal : Dune bien sûr, ses mentats (qui feraient des Scientes honorables), son empereur et surtout son ordre féminin du Bene Gesserit (qui déteint joliment sur les Taj Ramanes), le Quistaz Haderack qui pourrait être un Histrion en puissance…. Une version féminine/féministe de Dune alors ? Mais il y a plus que cela dans cet Histrion : quelques réminiscences de mai 68, des private jokes SF (tel ce délégué Pohl Kornbluth… qui vient sans doute d’une «planète à gogos», roman de SF dû à deux auteurs, Fredrik Pohl et Cyril M. Kornbluth), des allusions récurrentes à l’ONU et à la «guerre froide», une planète intelligente (Genesis) qui pourrait trouver sa place dans de nombreux cycles, une galaxie partagée en factions qui sont autant de familles de la SF (êtres stellaires, cyborgs et IA, télépathes, guerriers impérialistes et savants fous…).

Bref, Ayerdhal se place au confluent de nombreux grands thèmes et d’une actualité ancienne (celle de notre époque et de son gouvernement onusien parfois bien fragile) pour proposer une histoire bien menée, avec du rythme et de l’aventure. Si le décor SF manque parfois de netteté et aurait gagné à être un peu plus approfondi, l’intrigue, qui se développe dans tous les sens autour d’un deus ex machina improbable (Genesis, dont chaque incipit, en début de chapitre, présente les divers camps en présence) donne un très bon space opera, bien ficelé et haletant. Une réédition bienvenue.


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 04/01/2012 )
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