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Littérature -> Fantastique & Science-fiction |
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Le futur n’est plus ce qu’il était | | | Isaac Asimov Vers Fondation - Le déclin de Trantor Presses de la cité 2007 / 21 € - 137.55 ffr. / 886 pages ISBN : 2-258-07330-8 FORMAT : 13,0cm x 19,5cm
Préface de Jacques Goimard. Imprimer
Hari Seldon, la psychohistoire, la fondation
Quel amateur de SF na pas lu, à un moment ou à un autre, un ouvrage de limmense histoire du futur esquissée par Isaac Asimov, une histoire qui passe par des robots de plus en plus humains, par une société humaine conquérante puis par un futur rationnalisé, prévu et accompagné
Presque un précurseur de la théorie du complot ! Petit rappel pour les nouveaux venus : le cycle de la Fondation est lun des cycles majeurs de la SF. Lidée dAsimov est simple : grâce à une application psychosociale des mathématiques quantiques, lhomme se trouve en mesure de prévoir lévolution des sociétés en se fondant sur une modélisation de leur histoire
Linventeur de cette méthode, la psychohistoire, sappelle Hari Seldon, et linstrument par lequel il calcule le destin de lunivers est la Fondation
Mais ceci est une autre histoire. Pour lheure, les lecteurs peuvent découvrir, dans un volume compact, les prémices de ce cycle, à savoir, la vie de Hari Seldon. Rassemblant deux ouvrages de transition Prélude à Fondation et LAube de Fondation ce volume, justement intitulé Vers Fondation, le déclin de Trantor, poursuit la réédition de lintégrale Asimov entamée avec le cycle des robots. Détail important, le volume est doté dannexes que les fans dAsimov apprécieront fortement. Tout dabord deux textes du maître lui-même : une «histoire secrète», éditoriale, du projet Fondation et une réflexion sur la psychohistoire. Ainsi que deux textes de présentation du directeur de lanthologie, Jacques Goimard : une réflexion sur lhistoire et une indispensable chronologie du futur qui englobe les nouvelles, les ouvrages et les cycles dAsimov. Nécessaire, tant pour le néophyte que pour lamateur éclairé.
Faisant le lien entre le cycle des robots et celui de la Fondation (on croise même, en cours de route, R. Daneel Olivaw, autre héros asimovien), ce Prélude à Fondation met en place une véritable histoire du futur sur plusieurs millénaires, un futur dans lequel lhumanité se fond dans un immense empire de 40 milliards dindividus essaimés dans tout lunivers, un empire dirigé par Cléon depuis la planète/capitale de Trantor, un empire vacillant au moment où un jeune mathématicien inconnu, venu dHelicon, une planète sans histoire, Hari Seldon, se fait remarquer dans un congrès de mathématiques par une théorie audacieuse quil nomme la psychohistoire
Audacieuse mais inutilisable selon lui, un bijoux théorique sans autre portée que la beauté de la démonstration.
Oui mais voilà, il se trouve dans son auditoire des gens qui pensent que la psychohistoire peut devenir un véritable instrument de pouvoir, ou la pire des menaces, et Hari Seldon se trouve entraîné de manière assez improbable il est vrai - dans une fuite rocambolesque aux côtés de Chetter Hummin, un journaliste étrange aux contacts multiples et aux multiples capacités, puis de Dors Venabili, une historienne au dévouement suspect, poussé par les uns et les autres à développer sa théorie et lui trouver une application politique. Les péripéties, senchaînent, sans trop de cohérence, jouant sur la paranoïa croissante de Seldon : mais on est souvent loin du souffle de Fondation, même si le roman demeure de bonne facture. Plus que lhistoire personnelle de Seldon et de ses allers et venues, cest la visite de Trantor et de ses divers «quartiers» et autres «tribus» (quasiment de petits Etats, avec des coutumes, des pratiques voire des institutions propres comme dans le cas de Mycogènes) qui savère intéressante, nouvelle variation sur une société future démesurée, à la croissance anarchique, dans laquelle une histoire immémoriale forme des strates culturelles originales. Et dautant plus intéressante que cest au cours de ce périple que Seldon va formuler quelques unes des règles majeures de sa psychohistoire, en observant scientifiquement les sociétés. Reste la Fondation, son élaboration dans les méandres dune histoire politique complexe relatée dans LAube de Fondation qui voit un Seldon désormais posé (à tous les points de vue) se heurter aux réalités politiques de son temps (complot, coups dEtat
) et intégrer à son histoire propre une variable dinstabilité supplementaire en devenant premier ministre. Les mathématiques auront-elles raison de lavenir ?
Au final, ces deux romans, fruits dune écriture tardive, accusent quelque peu les années. Le souffle sest émoussé mais leur facture classique les préserve des outrages de la mode, et confirment Asimov dans son statut de grand ancien, et dauteur classique du genre. Une série à découvrir et à redécouvrir.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 02/03/2007 ) Imprimer | | |
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