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| Littérature -> Policier & suspense |
| Bartholomew Gill Mort d'un philanthrope
Fayard - Policiers 2000 / 18.32 € - 120 ffr. / 384 pages
ISBN : 2-213-60604-8
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Malheur à ceux qui veulent faire le bonheur des Irlandais malgré eux. Le millionnaire Paddy Power, généreux bienfaiteur ayant en mémoire la rugosité de son Kerry natal, aurait pourtant bien voulu éponger la dette de l'île verte. Seulement, à la veille d'annoncer officiellement son projet, il meurt dans sa chambre d'hôtel. Le philanthrope était cardiaque et tout semble indiquer qu'il a succombé à une mauvaise prise de médicaments. Envoyé sur les lieux, l'inspecteur McGarr, rugueux policier au cuir attendri par sa jeune épouse et sa petite fille, comprend vite que la générosité de Power indisposait ses amis, tracassait ses collaborateurs et que, à titre posthume, sa fortune profitera à d'autres que ceux auxquels il la destinait.
McGarr, en homme paisible, flaire le complot politico-financier et devine que cette affaire pourrait bien être la dernière de sa carrière. Mais, épaulé par son épouse, secondé par une fastueuse et, forcément rousse, adjointe et des mulets dévoués, il apprend peu à peu à lire la solution sur les fiches écrites par Power comme autant d'indices d'un crime annoncé. Ces précieuses fiches seront l'enjeu de violents affrontements. Fil rouge de ce récit, la circulation de ces fiches anime ce formidable roman d'une accélération constante. Bartholomew Gill situe l'enquête entre le palace du Kerry où Power avait ses habitudes et Sneem, le village où tout le monde se connaît et a, bien sûr, un avis sur la question.
Ce policier haut de gamme jouit d'un style fleurant bon le parfum du vieux malt et de la tourbe humide. Les personnages de Gill ont l'arrogance des parvenus, l'assurance de leur immunité ou la noble dignité d'une pauvreté ancestrale. La tension permanente du récit, l'épaisseur des caractères hauts en couleur, en particulier le médecin déglingué et exalté qui bouscule cette petite société solidaire, font de ce surprenant polar un de ces rares bonheurs que l'on trouve à partager avec des amis en buvant un bon whisky charpenté, sans eau ni glace. Un pur régal.
Jean-Marc Loubier
( Mis en ligne le 13/10/2000 )
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