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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur vos voisins de palier
Christophe Mager   Je suis très beau
Baleine - Instantannés de polar 2000 /  5.95 € - 38.97 ffr. / 120 pages
ISBN : 2-84219-283-4
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Dirigée par Noël Simsolo, la collection "Instantanés du polar" a ceci de particulier qu’elle propose à un auteur souvent inconnu de faire ses premières armes en littérature à travers une histoire où l’intrigue policière n’est finalement qu’un prétexte. Il s’agit essentiellement de jongler avec les phrases et les mots dans un bref récit permettant à "l’apprenti" de montrer son savoir-faire.

Christophe Mager est sans aucun doute promis à un bel avenir s’il continue sur la voie de ce livre singulier construit à coups de phrases indépendantes. On sait l’exercice difficile et ô combien ! périlleux. Mager y parvient au-delà de toute espérance en imprimant jusqu’au dernier mot un rythme d’enfer qui laisse le lecteur tout juste respirer. Rien d’étonnant à cela, l’histoire qu’il raconte est à vous couper le souffle !

D’un côté, une mère vieille, grosse, muette et passant toutes ses journées assise sur une chaise, de l’autre, un fils frisant la trentaine ne sachant comment tuer le temps et traînant comme un boulet la mort prématurée de son père et de son chien. Ce couple insolite et mal assorti partage un petit appartement dans le XVè arrondissement de Paris. Cohabitation difficile, rancoeurs tues, haines réciproques sont le lot quotidien de ces deux personnages dont on suit la vie pendant quarante-huit heures.

Ce fils se trouvant très beau mais incapable de sauter le pas pour s’offrir sa première expérience sexuelle parce qu’il "déteste les blondes" se met en tête de braquer une banque afin d’améliorer l’ordinaire. Cagoulé, armé d’un revolver, il trucide le directeur, blesse le caissier et s’en repart avec ses millions comme si de rien n’était. Christophe Mager raconte ces improbables quarante-huit heures à deux voix. Une fois, la version du fils, une autre fois, la version de la mère, et la comparaison vaut son pesant d’humour.

Les contrastes sont saisissants tant mère et fils se jouent la comédie. Elle assure ne pouvoir marcher alors qu’en l’absence de son rejeton elle ne se gêne pas pour courir les rues commerçantes afin de se gaver de pâtisseries ! Il jure à son entourage vouloir aider sa génitrice à retrouver sa santé d’autrefois alors qu’il n’a de cesse de souhaiter sa disparition ! Chacun se livre sans retenue et cela donne d’étranges confidences. Elle : "" Lui : "Je n’aime pas beaucoup promener ma mère. Elle doit faire un régime. Elle mesure un mètre soixante. Elle pèse quatre-vingt-dix kilos. Elle peut crever". Et il en est ainsi tout au long des dix-neuf chapitres de ce roman où l’on va de révélations en révélations.

Comment et pourquoi est mort le père du héros, qui a tué son chien ? Comment et pourquoi la mère a-t-elle été abandonnée par son dernier amant ? Christophe Mager compose ainsi dans une langue souvent brutale, parfois vulgaire mais uniquement pour la beauté des sonorités, un roman étrange et décapant. Un roman ne ressemblant à aucun autre tant les talents d’écriture de cet auteur sautent aux yeux. Il serait d’ailleurs étonnant que Mager en reste là. Il sait à merveille créer une ambiance, décrire les lieux et les êtres en peu de mots, et il a compris comment il convient de captiver ses lecteurs afin qu’ils aillent jusqu’au bout, afin de découvrir un épilogue qu’il était impossible d’imaginer. Bref, le livre de Christophe Mager ne se raconte pas, il se dévore parce qu’il est épatant.


Jean-Marc Loubier
( Mis en ligne le 06/10/2000 )
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