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Bye bye Baby
Alicia Plante   Les Eaux troubles du Tigre
Métailié - Bibliothèque hispano-américaine 2016 /  18 € - 117.9 ffr. / 232 pages
ISBN : 979-10-226-0168-9
FORMAT : 14,0 cm × 21,5 cm

François Gaudry (Traducteur)
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«Lorsque les jeunes femmes étaient enceintes, on leur prenait leurs nouveau-nés et les militaires les gardaient pour eux…» (p.18). Tel est le coeur du roman noir et magistral d’Alicia Plante, écrivain née à Buenos-Aires et célèbre dans le monde des lettres hispaniques.

Daniel Mejuto est un enfant adopté en 1976-1977 pendant la dictature de la junte militaire argentine du Général Videla. Son père, «le Gallego», est un franquiste exilé, un militaire. Lors de la veillée funèbre pour sa mère, son jeune voisin Raul Galvan se pose des questions sur cette adoption ; dans un souvenir précis d’enfant, il revoit le père à minuit avec un bébé dans les bras, amené par des militaires. Il va mener son enquête de façon méthodique et scientifique en fouillant dans le passé de ses étranges voisins.

Julia, jeune professeure d’université, possède une maison dans le delta du Tigre, une trentaine de kilomètres au nord de Buenos Aires ; elle aime la beauté de la lumière oblique en automne, l’épaisse végétation des îles, les oiseaux et sa vieille maison qu’elle rejoint avec plaisir en bateau.

Dans une cabane du delta sont retrouvés deux cadavres apparemment suicidés ; telle est la conclusion induite pat un message laissé sur une vieille Underwood mais Julia n’y croit pas et s’intéresse de près à cette énigme avec ses amis, Gerardo et Leo, un juge incorruptible, aidés par les grands-mères de la Place de Mai, qui recherchent désespérément leurs petits-enfants.

L’analyse de la peur est un des thèmes majeurs du roman : la terreur du petit Daniel devant son père adoptif, sombre brute, la peur de celui-ci face à la vieillesse, ou le cauchemar de la dictature et ces généraux qui croyaient ne jamais avoir de comptes à rendre à la patrie ; mais après plusieurs décennies, l’heure de la justice a sonné...

Les personnages, Julia, Gerardo, Leo et Raul, incarnent ce désir de vérité qui éclaire tout le récit, opposé à la haine et la crainte qui apparaissent comme des taches indélébiles sur certaines peaux. La transition vers la démocratie s’est faite au prix de trente mille disparus presque tous très jeunes et le poids de cette tragédie pèse sur la société argentine. La nation demeure fragile, encore traumatisée.

Tous les acteurs de cette intrigue ont un caractère bien trempé, ils donnent de l’épaisseur au texte, dans une trame tantôt obscure tantôt légère. Raul reste le personnage au coeur de l’énigme. Une prose claire et soignée, dans la traduction formidable de François Gaudry, tresse ensemble faits passés et présents. Un roman qui maintient la curiosité jusqu’au bout et rend hommage aux victimes de la dictature.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 20/05/2016 )
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