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No country for old men
William Gay   Stoneburner
Gallimard - La Noire 2019 /  21,50 € - 140.83 ffr. / 378 pages
ISBN : 978-2-07-282857-7
FORMAT : 14,0 cm × 20,5 cm

Jean-Paul Gratias (Traducteur)
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Ecrivain culte du Southern Gothic, William Gay a laissé à sa mort en 2012 un paquet de manuscrits que ses amis s’efforcent de retranscrire et de publier. Furieux hommage aux polars «hard-boiled» classiques (comme ceux de Ross Mac Donald), Stoneburner est un drôle de roman basé sur la violence physique, et un sacré trio.

Nous sommes en 1974. Sandy Thibodeaux, la trentaine, un peu déglingué par le Vietnam, boit des bières et des whiskies à Jakson, Tennessee. Il roule au volant de son vieux pick-up. Cathy Meecham est une blonde canon dont la présence ne passe jamais inaperçue. Un soir, tous les deux interceptent un deal de drogue sur un vieil aérodrome désaffecté. Ils volent la mallette contenant 185 000 dollars et prennent la fuite. Cathy veut aller à Hollywood tenter sa chance, et Sandy rejoindre New-York. Ils se perdent dans la neige au cours de leur road-trip incertain, jusqu’à ce que la Cadillac, ayant appartenu à Elvis d’après le vendeur, finisse dans un sapin enneigé. Ils ont laissé des indices partout lors de leurs shoppings compulsifs, leurs séjours dans des hôtels de luxe ; ils sont faciles à retrouver.

Entre en scène John Stoneburner, frère d’armes de Thibodeaux au Vietnam, maintenant plus ou moins détective privé, chargé par Cap Holder, ancien shérif, caïd local sur le retour, corrompu et brutal, de mettre la main sur l’argent et Cathy, la poupée un peu garce qui le rend fou. «Il n’y avait aucun homme que Cap Holder appelait son ami, aucune femme qu’il considérait comme sa confidente».

Dans la première partie du roman, on suit le périple du couple maladroit à travers le Tennessee, le Mississippi et l’Arkansas ; le récit est à la troisième personne. Stoneborner raconte la deuxième partie, quand il recherche la paire de branquignols. La structuration des dialogues demande au lecteur un temps de pause pour comprendre si le personnage parle ou pense. Le traitement littéraire est impeccable ; beaucoup d’humour même si cette histoire a été souvent lue.

C’est un vrai roman américain sur les voitures : Falcon bleue, Cadillac Eldorado noire, Mustang rouge, Buick 69 jaune, pick-up vert avec des cornes de vache sur la calandre ; une population toujours en déplacement, car le mouvement, c’est l’aventure avec ses nombreuses frontières. Au final, un roman typique de William Gay avec un méchant, le coriace Cap Holder, et un plus faible et plus jeune, le désemparé Thibodeaux, victime évidente.

L’auteur prend tellement ses aises avec la narration qu’on se demande comment le traducteur Jean-Paul Gracias a pu s’y retrouver dans les allers-retours entre les personnages, ces fractures dans le temps ; la première partie est hallucinante, sorte de Sailor et Lula, sans la passion amoureuse mais avec un côté destroy définitif : bref, un roman très agréablement déjanté, de l'excellente collection «La Noire» chez Gallimard.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 01/05/2019 )
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