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Littérature -> Policier & suspense |
| Karin Fossum Secondes noires JC Lattès 2008 / 20 € - 131 ffr. / 310 pages ISBN : 978-2-7096-2945-4 FORMAT : 14,0cm x 22,5cm
Traduction de Jean-Baptiste Coursaud. Imprimer
La romancière norvégienne Karin Fossum, publiée en France depuis 2005, propose une histoire palpitante dans laquelle sentrelacent une enquête policière relativement épurée et les trépidations psychologiques presque obsessionnelles de quatre mères vis-à-vis de leur enfant.
Ida est au centre de ce quatrième roman. Cette petite fille circule tel un spectre sublimé au fil des pages. Disparue tout comme son vélo jaune flambant neuf. La tranquillité apparente du village de Glassverket sétiole peu à peu comme pour pointer du doigt lépouvantable, linimaginable, tapi, caché et prêt à anéantir, par surprise, des existences banales. Et si lhorreur impensable était inévitable ? Et si le bonheur paisible nétait quun sursis fragile avant que la tragédie cruelle néclate ? Cette croyance est comme un lancinant cantique qui gangrène lesprit de Helga, Ruth et Elsa. Elles savent au fond delles quun jour viendra où elle nauront plus aucun contrôle sur la vie de leur progéniture, comme si linstinct maternel, ce lien viscéral, animal et impalpable entre une mère et son enfant, jouait le rôle dun catalyseur cynique.
La disparition soudaine dIda est lillustration intangible pour Helga, sa mère, que ses craintes sont fondées. Ainsi, tel des pions de dominos qui sentraînent mutuellement dans une chute immaîtrisable, les personnages sont aspirés dans les profondeurs et les doutes de leur personnalité. Karin Fossum est alors remarquable dans sa capacité à sonder lâme humaine tant dans ses caractéristiques innées que dans ses constructions psychologiques. Ce roman est donc avant tout, une exploration extraordinaire de lHomme dans ses fragilités, ses forces, ses peurs et ses vulnérabilités.
Avec tendresse et une précision presque anatomique, la romancière nous invite à nous immiscer dans nos propres profondeurs, dans lesquelles se côtoient la beauté et lhorreur, la douceur de lamour et la violence de lattachement, comme si tout un chacun était capable du meilleur comme du pire. Une histoire qui laisse des traces délicates et indélébiles.
Frédéric Bargeon ( Mis en ligne le 19/05/2008 ) Imprimer | | |
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