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Les voies du Seigneur sont impénétrables !
Ludovic Roubaudi   Le Pourboire du Christ
Le Dilettante 2013 /  20 € - 131 ffr. / 317 pages
ISBN : 978-2-84263-753-8
FORMAT : 14,1 cm × 20,5 cm
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Le titre du dernier roman de Ludovic Roubaudi, Le Pourboire du Christ peut faire penser à Hector Bianciotti et Sans la miséricorde du Christ. A la vue de la couverture, on redescend vite sur terre : l’étoile de Bethléem et le croissant musulman, un pénis et une croix s'y font face : on se méfie et l'on comprend qu’il s’agit d’un roman réservé à un public n’ayant pas froid aux yeux, pas spécialement prude.

La première partie est réservée aux exploits dans les films X avec un luxe de détails auprès desquels «Emmanuelle» ressemble au «dialogue des carmélites» ! Nous faisons connaissance avec le narrateur, le beau Rodolphe tout d’abord rédacteur dans des feuilles à fantasmes ; grâce à sa dulcinée, il met les pieds dans une entreprise de tournages pornos ; il échoue au casting par excès d’émotivité, ce qui n’enlève rien à la belle nature dont il est pourvu et qui lui servira plus tard, dans d’autres circonstances. Le ''Maître'' de cette boite de production un peu spéciale, Ramon Tripier, l’embauche en tant que scénariste de films porno politiques, ensuite comme comptable puis comme conseiller financier pour tromper le Fisc, Rodolphe étant plus doué pour les coups tordus. Ramon Tripier a des idées bien arrêtées sur la société et il les mettra en application : «Parler à un crétin diplômé se résume à ignorer le fond pour se concentrer sur la forme (…). Plus vous serez obscur et plus l’on vous trouvera brillant».

Un malencontreux meurtre pendant un tournage oblige le Maître, sa mère, la baronne, handicapée mais autoritaire (elle est le fruit d’une princesse russe et d’un baron aventureux !) et Rodolphe - qui devient Karl - à s’exiler dans un village du sud-ouest parisien dans une belle maison, car il faut tenir son rang dans la société ! Nous voici dans la deuxième partie...

Les comptes bancaires bloqués grâce à la sagacité de la police qui les recherche ardemment, les trois escrocs doivent se refaire une santé. Maître Tripier devenu Monseigneur Lacastagne, archidiacre de l’Eglise du Denier (un des multiples montages financiers de Karl...) a une idée de génie : il va organiser une neuvième croisade contre l’islam car le père Opène, curé de la paroisse, veut créer sur un terrain communal un village pour enfants défavorisés, au grand dam de la bourgeoisie locale. Cette dernière n’hésite pas longtemps devant la proposition de Monseigneur à mettre la main à la poche pour ne plus polluer le paysage. Cette petite communauté catholique et étriquée confie ses économies au trio infernal. Mais il faut toujours se méfier de son bras droit...

Le comportement hypocrite et hystérique de cette minorité bien pensante ne regardant que son intérêt se révèle face au projet respectable du curé. La mixité sociale ne fait pas partie du vocabulaire de ces bourgeois : «devant Monseigneur ils jouaient les drôles pleins d’ardeur, exposaient en chœur (…) leurs désirs d’en découdre avec la barbarie musulmane mais devant moi, c’était autre chose. On ne parlait plus de croisade et de lutte de l’Occident chrétien mais de pognon»...

Dans ce roman, passée une première partie ludique parce que grotesque, Ludovic Roubaudi tricote donc une satire de la bêtise humaine sur fond de critique sociale, entre la roublardise des escrocs et l’aveuglement des bourgeois stupides. Seule la fin est réaliste, comme un juste retour des choses. La logique est respectée... Amen.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 11/10/2013 )
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