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La pierre qui porte malheur
Jean-Yves Lacroix   Pechblende
Albin Michel 2016 /  19,50 € - 127.73 ffr. / 310 pages
ISBN : 978-2-226-32876-2
FORMAT : 14,0 cm × 20,7 cm
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Le livre est au cœur de ce nouveau roman réussi de Jean-Yves Lacroix. Il traverse les époques, guerres et paix, les milieux et trouve sa consécration dans la philosophie.

1938 : embauché dans une librairie de livres anciens, «Les corps intermédiaires», où se pressent les écrivains de l’entre-deux-guerres, Lucien apprend les règles du métier, jusqu’à l’art de la contrefaçon, celles aussi de l’amour fou. Il s’est épris de Laura, Italienne étudiant la physique au Collège de France, qui fait des recherches auprès de Frédéric Joliot-Curie. Ce 11 juillet 1938, Lucien se trouve à Evian où se tient une conférence internationale à la Société des Nations, à laquelle il assiste, effaré : les émissaires de trente deux pays expliquent chacun à leur tour «à quel point ils aimeraient être en mesure d’accueillir des réfugiés et combien ils sont malheureux de ne pouvoir le faire» (p.47).

Nous faisons connaissance avec Monny de Boully (1904-1968), un poète serbe, également brocanteur, qui devient l’ami du héros et lui propose sous le manteau un recueil de Max Jacob à tirage restreint ; nous rencontrons aussi Jef Goldman, professeur à l’Ecole Normale Supérieure depuis 1927, qui a fait une découverte importante et en parle à Lucien : Descartes se serait inspiré de l’algèbre de Omar Khayyan, poète oriental, pour l'un de ses ouvrages. Une amitié intellectuelle se développe entre les deux hommes.

Mais les libraires, à l’approche de la guerre, perdent peu à peu leur clientèle ; le livre n’est pas un bon investissement même quand il est rare. Laura, toute à son métier, explique à Lucien les dessous de la science et les conséquences éventuelles de ces progrès. Des chercheurs allemands ont trouvé un atome d’uranium à l’état sauvage, qu’ils appellent «pechblende», la ''pierre qui porte malheur'', et l’équipe de Fréderic Joliot-Curie fait des recherches sur la scission de l’atome à partir du dioxyde d’uranium.

La Seconde Guerre mondiale va amener son lot de malheurs à tous les personnages. Que deviendront Jef le Juif, Lucien devenu le maître de la librairie et relieur, Edouard Mesens, le patron un peu «despote éclairé», et Laura, atteinte d’irradiation ? Peut-on dire que Guernica en 1937 est le symbole de la nouvelle guerre ? «La force technique et donc scientifique nie l’intelligence ; c’est l’animal en l’homme qu’elle dresse à la hauteur d’un géant meurtrier ?» (p.73).

Une longue réflexion sur la pensée et l’Homme, sur les livres symboles du savoir et sur l'horreur d'une technologie qui détruira tout (Hiroshima 1945) : science sans conscience... Ce beau roman, à lire absolument, mêle, aussi avec un humour savoureux, des destins particuliers aux aléas de l’Histoire...


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 12/10/2016 )
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