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Les abîmes
Philippe Forest   Je reste roi de mes chagrins
Gallimard - Blanche 2019 /  19,50 € - 127.73 ffr. / 288 pages
ISBN : 978-2-07-283340-3
FORMAT : 20,5 cm × 14,0 cm
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On entre dans ce dernier roman de Philippe Forest d'un pas inquiet car on n'y reconnait rien. Est-ce d'ailleurs un roman ? La construction est celle d'une pièce de théâtre, sous les auspices de Shakespeare, en permanence invoqué. Le sujet est d'ailleurs une pièce de théâtre, confondant aux yeux du lecteur les personnages joués par des acteurs, eux-mêmes personnages dans le récit dont on tourne de plus en plus volontiers les pages. Une voix off aligne les didascalies, explicite les dialogues, bref, met en scène l'intrigue.

On retrouve dans ce ''prologue'' la voix de Philippe Forest, son rythme, jolie marée littéraire – on aime le mot espagnol «oleaje» qui signifie comme une valse des flots, ici valse des mots. On retrouve aussi un certain propos sur l'interpénétration des histoires et, donc, des possibles, la réalité pensée comme une marqueterie de souvenirs, de fantômes, d'espoirs souvent déçus. La réalité du monde et la littérature dites sous les traits métaphoriques d'un océan, avec ses marées, ses abîmes. Tout est mise en abîmes ici.

Car, au creux de la confrontation entre deux hommes, et pas les moindres - Churchill au crépuscule de sa carrière, et le peintre choisi pour lui tirer le portrait à la veille d'une cérémonie hommage qui sonne comme une mise à la retraite -, un suspense s'effiloche, qui dévoile LE sujet cher à Philippe Forest : la perte... et comment en combler les effets tragiques. Quelque chose rapproche en effet les deux hommes de l'auteur, quelque chose d'essentiel et de fondamentalement émouvant.

«Les histoires d'hier se confondent avec celles de demain. Les secondes répètent les premières qui les prophétisaient déjà. Le passé et le futur forment deux miroirs placés face à face, légèrement de biais, dont chacun réfléchit l'autre et entre lesquels le présent qui se tient voit son image démultipliée à l'infini».

Le lecteur est donc spectateur qui suit les deux hommes au gré de trois scènes dont la construction – fort habile – aboutit à cette démonstration d'une réalité tragique : la ronde des récits, la répétition de leurs intrigues, de leurs héros, de leurs victimes. «Sans pour autant que ceux qui ont succombé reviennent jamais à la vie»...


Thomas Roman
( Mis en ligne le 18/10/2019 )
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