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Recherche Pazith désespérément
Yaël Neeman   Elle était une fois
Actes Sud - Lettres hébraïques 2021 /  22,50 € - 147.38 ffr. / 304 pages
ISBN : 978-2-330-15436-3
FORMAT : 11,5 cm × 21,6 cm

Laurence Sendrowicz, Rosie Pinhas-Delpuech (Traduction)

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Tout est matière à littérature. Tout est légitime pour une mise en mots et en fiction. Yaël Neeman dit cela dans ce récit kaléidoscopique dressant le portrait d'une femme qu'elle croisa, un jour.

Elle était une fois joue de fragments, du croisement des mémoires mises en récit de ceux qui ont croisé le chemin de Pazith, de la jeunesse à la mort. L'écrivain coud cela ensemble, donne sens pour que, de cubiste, le portrait se fasse naturaliste, fidèle autant que possible au personnage choisi. Un personnage universel, aussi, à sa mesure. Car à travers ce parcours biographique, le roman raconte Israël depuis la fondation jusqu'à nos jours, et une génération. Pazith est ainsi emblématique d'une génération née pendant ou aux lendemains de la Shoah, d'une famille antérieure disloquée, assassinée, dispersée par la Shoah, de parents marqués, traumatisés par la Shoah. Une sorte de génération née sous X, elle-même traumatisée par rebonds.

Pazith porte ces blessures et la douleur d'une cicatrisation impossible, incomplète. Excessive et suicidaire, solitaire et en mal des autres, elle est, dès la première fois que Yaël Neeman l'aperçoit sur le pas de sa porte, cette intellectuelle juive, érudite et cérébrale, séduisante et inquiétante, à la fois unique et si typique : "...l'impression qu'elle était un nombre premier indivisible". Dès le premier regard, Pazith l'intrigue... et une intrigue nait, dont le point d'arrivée est le roman.

Le choix de Yaël Neeman est d'autant plus fort que Pazith, femme à la personnalité forte et complexe, œuvra malicieusement à non seulement disparaître de son vivant - autant de menaces au suicide que d'appels à la voir, l'écouter, lui faire cas - qu'à titre posthume en effaçant tout de sa propre mémoire. Certains des témoins interrogés par l'auteure refusèrent d'ailleurs de parler de Pazith, par respect pour cette volonté de disparation.

Le livre forme ainsi un objet littéraire non identifié, protéiforme, à la fois enquête, biographie, cheminement intérieur, réflexion sur la mémoire, collective et individuelle, elle-même protéiforme et suicidaire, et récit d'un peuple. Il est prenant par cette hybridité même et le talent de narration et d'écriture de l'auteure, par ailleurs brillamment traduite.


Thomas Roman
( Mis en ligne le 01/09/2021 )
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