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Un peintre amoureux de la nature
Laurent Nicolas   Théodore Richard
Lune de Papier 2003 /  25 € - 163.75 ffr. / 234 pages
ISBN : 2-915454-00-0
FORMAT : 15x21 cm

L'auteur du compte rendu : Béatrice Brengues a une formation d'historienne de l'art, elle s'intéresse aux arts décoratifs du XXe siècle et poursuit des recherches sur le sculpteur Joachim Costa. Elle travaille parallèlement à Drouot chez un commissaire priseur.
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Vous n’avez probablement jamais vu de tableaux de Théodore Richard (1792-1859). Pourtant beaucoup de musées conservent ses oeuvres. Mais elles sont reléguées aux oubliettes des réserves muséales car s’il fut un maître, Richard n’est plus qu’un «petit maître». Laurent Nicolas nous livre le fruit d’une recherche pointilleuse et inédite, et réhabilite des paysages mêlant grandiose et pittoresque inspirés par les Pyrénées ou le Rouergue. Cet art que l’on croyait poussiéreux se révèle une vraie bouffée d’air frais !

Théodore Richard constitue une figure originale de l’histoire du paysage. Son engagement en peinture n’est pas immédiat, si bien que sa formation n’est pas académique. Il exerce d’abord ses talents de représentation du paysage en tant que fonctionnaire au cadastre mais continue à fréquenter des ateliers de peinture. Sa carrière artistique débute véritablement en 1823 quand il démissionne du cadastre. Son activité s’épanouit à une époque charnière où s’expriment tour à tour les accents du néo-classicisme et du romantisme. A travers l’héritage des hollandais, leur sens du panoramique et des lumières nuancées, ainsi que par le goût d’un paysage idéal des classiques français, il satisfait à la mode du pittoresque et de l’observation de la nature. Il crée un savant équilibre entre la puissance minérale des montagnes, l’énigmatique calme de l’eau et la présence sauvage de la forêt. Il évite l’écueil pompier par le choix même de ses sujets bien que sa virtuosité technique le pousse parfois vers l’emphase. En effet, ses toiles sont très composées, la touche est méticuleuse, la palette, riche mais le peintre sait créer une tension dramatique qui fait l’intérêt de son œuvre.

Laurent Nicolas détaille la vie du peintre. Il apparaît que Richard est un bienfaiteur des arts tout autant qu’il est artiste ce qui lui pose des problèmes pour s’affirmer dans l’une ou l’autre de ses activités. Il est très actif dans la vie culturelle bordelaise, parisienne, puis toulousaine où il anime des ateliers, tient salon, et conçoit des expositions. L’œuvre de sa vie semble être la découverte du jeune peintre Brascassat, paysagiste et animalier, qui devient sous sa férule un glorieux Prix de Rome, distinction suprême de l’école des Beaux Arts. Leur relation passionnelle amène Richard à accompagner son émule en Italie, puis ils tentent d’inventer un nouvel âge d’or dans leur domaine de Roquebelle aux alentours de Millau entre vie pastorale et humanités classiques. Ils expriment un penchant contemporain pour la contemplation. L’aventure tourne court et Théodore Richard se retire à Toulouse et dans les Pyrénées où le nouveau tourisme thermal lui offre une clientèle mondaine captive. Il forme des élèves et y peint une partie prépondérante de son œuvre qui fait qu’aujourd’hui on le classe généralement parmi les «Pyrénéistes» du XIXe siècle.

Un mémoire de maîtrise en histoire de l’art est à l’origine de cet ouvrage. Il est courageux de publier une recherche universitaire et le défi aurait mérité plus de rigueur dans sa correction. L’ouvrage est marqué par sa destination première : un plan très classique (vie, œuvre et description des œuvres, fortune critique), une grande précision dans les notes mais aussi une certaine austérité par le nombre limité de reproductions de petite dimension, toutes regroupées dans les dernières pages. On est un peu lésé de ne pas pouvoir regarder toutes les oeuvres dont l’auteur se délecte. Mais peut-être, tout simplement, ce travail appelle-t-il désormais une exposition...


Béatrice Brengues
( Mis en ligne le 05/02/2005 )
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