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L'écume des jours
Deborah Eisenberg   Le Crépuscule des superhéros
Seuil - Points 2011 /  7 € - 45.85 ffr. / 251 pages
ISBN : 978-2-7578-2441-2
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication française en janvier 2009 (L'Olivier)

Traduction de Madeleine Nasalik.

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Il faut aimer le genre de la nouvelle pour apprécier l'œuvre de Deborah Eisenberg, savoir dénerver les textes pour extraire de cette chair polymorphe un fil rouge, un lien, du sens. Celui-ci est donné ici par la titre du recueil, celui du premier récit, de loin le meilleur de l'ensemble. La peinture d'un «monde d'hier» dont les acteurs deviennent spectateurs de l'hécatombe, de jeunes gens, d'autres moins jeunes, échantillons sociologiquement valides d'une Babylone balafrée.

Mais Deborah Eisenberg aime perdre son lecteur, multiplier les espaces, les temps, les intrigues et les personnages. Dans ce maelström qui lui est, semble-t-il, familier, le lecteur, lui, parfois, suffoque et se prend à regretter que l'écrivain ne se soit finalement concentrée sur cette première nouvelle pour en faire a novel, un roman. Il y a avait là de quoi nourrir un récit ample, étoffé, digne des Enfants de l'empereur de Claire Messud, par exemple.

Ici, la nouvelle est ce papillon, texte certes sublime et dynamique mais éphémère, rapidement éclipsé. On conseille d'ailleurs de s'attarder seulement sur ce premier récit, de sacrifier les autres ou bien d'y revenir plus tard. Car il y a là une danse littéraire à savourer, avec pour point d'orgue ce moment qu'on ne résiste pas à citer :

«Mais l'avenir qui se déploie devant eux, c'est évident, avait lui-même été suggéré dans un passé ; et le jour terrible qui les a mené vers cet avenir a été échafaudé durant un long, un très long moment, derrière un rideau.
Un rideau sur lequel avait été peinte, semblait-il, la carte du monde avec ses océans et ses continents, et la mirifique cité de Lucien. Les avions, en se brisant dessus, avaient déchiré l'étoffe de cette radieuse matinée de septembre pour mettre au jour le monde obscur qu'elle dissimulait, les populations impitoyablement exploitées, embrasées de haine, fatiguées d'attendre une hypothétique éclaircie.
Le moignon de la tour se consuma encore longtemps ; persista une chaleur qui n'était pas de saison. Lorsque la fumée se leva, des événements en tout genre, eux aussi ourdis à l'abri d'un rideau, furent révélés. Des drapeaux claquaient au vent vivifiant de la peur»
.

Pour un passage comme celui-ci, le recueil mérite qu'on s'y plonge. Mais le reste, hélas, n'est plus qu'écume.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 29/09/2011 )
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  • Les Enfants de l'empereur
       de Claire Messud
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