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Il papa morto
Eric Fottorino   L'Homme qui m'aimait tout bas
Gallimard - Folio 2010 /  5,60 € - 36.68 ffr. / 162 pages
ISBN : 978-2-07-043784-9
FORMAT : 11cmx18cm

Première publication en avril 2009 (Gallimard - Blanche)
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Le lecteur conservait du père d'Eric Fottorino une image belle comme un soleil sur la Grande Bleu. Dans Korsakov, le romancier et journaliste livrait un roman génétique, une fiction d'écrivain nourrie des souvenirs de l'enfance. Sous le trait de ce Signorelli de Tunisie, Fottorino rendait hommage à ce père adoptif devenu papa pour de vrai, jusqu'à ce nom qu'il fit sien : Michel Fottorino, kinésithérapeute, fit de ce petit Eric sans papa, un Eric Fottorino devenu un gosse heureux, et qu'il équiperait par la suite de deux frères. Une belle histoire, qui méritait en effet de devenir roman : «chez moi l'origine du roman (est) avant tout le roman des origines».

Mais la réalité s'est imposée : Michel est mort, suicidé, d'une balle de fusil dans la tête, sans qu'on ne sache trop pourquoi. Alors le fils meurtri panse sa peine avec sa plume, non pas pour contourner la réalité ni la sublimer cette fois, mais pour un simple hommage, un récit/épitaphe pour un père chéri. «Je construis le contraire d'un tombeau. Pas un berceau non plus. Un monument de papier en bric-à-brac». Ici Michel est Fottorino, et l'auteur Eric, un homme malheureux qui peine à extirper sa douleur. «Je pleurais comme pleurent les grottes, à l'intérieur». Et de larmes d'encre.

Le récit mêle le deuil, les souvenirs, l'incompréhension qui se passe d'une enquête, le tout lié par cet amour filial dont on comprend la profondeur et la sincérité. Jusqu'à la littérature bien sûr, avec ce passage, certes égotiste, mais non moins touchant, où l'auteur exhume de ses propres romans cette image paternelle plus ou moins dissimulée, en fait omniprésente. Korsakov bien sûr, mais d'autres aussi, Un territoire fragile, Rochelle... «Plus je me relis et plus je me relie à lui».

Mais la phrase sans doute centrale est celle-ci : «Cet égoïste d'écrivain que je suis a vu disparaître son meilleur personnage». Centrale parce que ce héros d'une vie, ce papa essentiel, perd dans L'Homme qui m'aimait tout bas son enflure romanesque, un être à trois dimensions, auquel un auteur installé s'est autorisé cet hommage publiable et publié. Michel apparaît ici dans sa vérité nue, ratatiné par la réalité, humain et non plus romanesque.

Un récit à lire si l'on a déjà savouré la prose d'Eric Fottorino, et surtout son magistral Korsakov, un bien plus vibrant hommage au père.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 17/11/2010 )
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