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Mamah Borthwick et Frank
Nancy Horan   Loving Frank
Le Livre de Poche 2011 /  7,50 € - 49.13 ffr. / 566 pages
ISBN : 978-2-253-13349-0
FORMAT : 11cmx18cm

Première publication française en septembre 2006 (Buchet Chastel)

Traduction de Virginie Buhl

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Frank Lloyd Wright est mort il y a 50 ans (9 avril 1959) après avoir été l’un des architectes visionnaires des États-Unis, se démarquant de son époque. Chacun connaît de lui le musée Guggenheim de New York, ainsi que ses maisons de la Prairie, maisons novatrices conçues pour se fondre dans la majesté des paysages américains. Nancy Horan a choisi, à travers une fiction romanesque, de faire revivre l’une de ses compagnes : Mamah Borthwick.

Leur histoire d’amour a scandalisé l’Amérique bien pensante entre 1909 et 1914. Mamah Borthwick, alors mariée à Edwin Cheney, avait fait la connaissance du couple Wright lorsque son mari et elle décidèrent de se faire construire une maison à Chicago. Leur choix s’était porté sur Frank Lloyd Wright qui débutait alors une carrière d’architecte original, en rupture avec ses confrères. Lorsque Mamah décida de quitter mari et famille pour suivre Frank dans un voyage en Europe, ils durent faire face à l’opprobre général et jamais Catherine, l'épouse bafouée, n’accepta le divorce. Le couple s’installa au retour à Taliesin, lieu de la famille de Frank, et celui-ci y construisit leur maison. Les journalistes sans scrupules («mukrackers» : «fouilleurs de merde» ; nous dirions aujourd’hui les paparazzi), les assaillent sans relâche, tandis que la presse multiplie les titres racoleurs.

Frank Lloyd Wright a rencontré tous les grands architectes de son époque aux États-Unis et en Europe ; fasciné par le Japon et sa civilisation, où il voyagea à de nombreuses reprises, il y édifia un hôtel : l’hôtel Impérial (1921). Toute sa vie, il chercha à mettre en relation sa philosophie de l’existence, sa passion pour la nature (en accord avec les transcendantalistes américains, Emerson, etc.) et ses choix architecturaux. Souvent opposé aux autres architectes, il affirmait toujours son point de vue, contre vents et marées, certain de son jugement.

Mais dans ce récit, Nancy Horan - c’est la force et la faiblesse du livre - choisit de se placer du point de vue quotidien de Mamah. Jusqu’ici épouse sage d’un riche industriel, qui presque du jour au lendemain abandonne mari et enfant pour rejoindre un amant génial certes, mais aussi difficile à vivre, menteur, constamment endetté et follement dépensier, orgueilleux et égocentrique. Mamah, elle, cherche aussi à s’affirmer en tant que femme, et fait en France, à Nancy, la rencontre décisive d’une des premières philosophes féministe, la suédoise Ellen Key, dont elle traduira les œuvres pour le public américain et fera connaître la pensée. Cet aspect de la vie de Mamah a d’ailleurs manifestement beaucoup intéressé Nancy Horan, davantage que la description des milieux artistiques américains et européens dans lequel évolue le couple. Son personnage est Mamah et non Frank, et le roman pourrait être celui de n’importe quelle épouse de la belle Époque (ou d’une époque plus récente), qui aurait fait les mêmes choix.

Un roman «grand public» (qui aux États-Unis a reçu le prix Fenimore Cooper de la meilleure fiction historique), qui se lit aisément, mais qui peut laisser le lecteur sur sa faim. D’une certaine façon, Nancy Horan a complètement banalisé cette histoire, en la réduisant pour l’essentiel à ses aspects romanesques et en plaquant nombre de questions d’aujourd’hui sur l’Amérique de la Belle Époque. Un texte de lecture facile, mais que l’on peut considérer comme un peu mièvre par rapport aux héros, qui sans doute méritaient mieux, l’un et l’autre…


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 07/03/2011 )
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