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Poches -> Littérature |
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Après les crocodiles et les tortues... | | | Katherine Pancol Les Ecureuils de Central Park sont tristes le lundi Le Livre de Poche 2011 / 9 € - 58.95 ffr. / 950 pages ISBN : 978-2-253-16195-0 FORMAT : 11cm x 18 cm
Première publication en avril 2010 (Albin Michel) Imprimer
Il y a cinq ans, Katherine Pancol publiait Les Yeux jaunes des crocodiles (2006). Le livre plut : lhistoire était agréable, dans lair du temps. Avec La Valse lente des tortues (2008), une densité nouvelle apparaissait, des personnages plus étoffés, surtout Joséphine, qui saffirmait dans son rôle dintellectuelle, moins grise, moins effacée, moins «bonne sur».
Le troisième volume, Les Écureuils de Central Park sont tristes le lundi, aujourd'hui édité en format de poche, clôt provisoirement le cycle : Joséphine prend toute sa place dans un roman dont elle est un peu le centre. Un peu car, autour delle, on suit les personnages des deux romans précédents, des personnages qui ont grandi : linfecte Henriette, sa mère, douée dune vitalité qui malgré tout force ladmiration ; Hortense, la petite fille qui pourrait lui ressembler mais
qui est la fille de Joséphine ; Zoé, ladolescente craquante avec défauts et qualités ; Gary si séduisant ; Shirley et son improbable origine familiale ; Iphigénie, la gardienne aux coiffures insensées ; Marcel et Josiane
Et des nouveaux : Becca, la SDF recueillie par Alexandre à Hyde Park ; les colocataires dHortense à Londres ; Denise, la secrétaire fade et grande lectrice de romans damour. Katherine Pancol ne recule devant rien, elle ose tout : lavarice au dernier degré dHenriette, le génie de Junior, réincarnation à la fois dEinstein et dun médium qui maîtriserait les mystères de lunivers et de la télépathie...
Il y a mille histoires dans cet épais volume de 950 pages. Lun des talents de Katherine Pancol est justement de multiplier les personnages dits secondaires qui, lespace de quelques pages ou tout au long du livre, par touches, simposent, attachants ou exaspérants, tel ce Petit Jeune Homme, amoureux dans son adolescence de Gary Grant. On circule dans tous les milieux, entre Paris, Londres et New York, on a même droit à une mise en abîme : Joséphine écrivant son livre et lauteure, malicieuse, nous livre des (ses ?) secrets de fabrication : les différents carnets sur lesquels noter les idées, les personnages, les situations, les maquettes dans son bureau
Le chien du Guesclin, fan de jazz, est présent. Elle joue aussi à écrire comme Harlequin pour Denise Trompet, qui progressivement devient un maillon essentiel
Les histoires damour senlacent, se démultiplient, virevoltent ; elles sont prévisibles, attendues, annoncées, pleines de charme. Chacun des personnages principaux va finalement trouver sa voie, dans la difficulté, les hésitations, mais ce troisième volume est aussi celui de laccomplissement des destins, de laffirmation du courage nécessaire pour suivre sa personnalité profonde.
Un autre des talents de Katherine Pancol est de faire sentir au lecteur la proximité, lintimité ; on entre parfaitement dans cet univers farfelu qui ressemble au quotidien tout en étant profondément différent : une autre dimension. Indéniablement, Katherine Pancol est une conteuse ; cest aussi un écrivain.
Vive le «roman populaire», genre qui a ses lettres de noblesse, et auquel le public fait un triomphe ! On ne sennuie pas un instant en dévorant ce bon roman de divertissement, sorte de conte de fées contemporain pour lecteurs consentants.
Marie-Paule Caire ( Mis en ligne le 25/07/2011 ) Imprimer | | |
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