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Les lutins de Noël chez Macy’s et d’autres choses…
David Sédaris   N’exagérons rien !
Seuil - Points 2011 /  6 € - 39.3 ffr. / 221 pages
ISBN : 978-2-7578-2283-8
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication française en mai 2010 (L'Olivier)

Traduction de Nicolas Richard

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Corrosif, acerbe, de mauvaise foi, jouant sur tous les registres de l’humour, David Sedaris, new-yorkais (né en 1956), réjouit profondément son lecteur. Les éditions de l’Olivier avaient déjà publié de lui Je suis très à cheval sur les principes, elles poursuivent avec N’exagérons rien ! qui rassemble 15 nouvelles, publiées aux États-Unis dans différents recueils. Un même thème autobiographique, plus ou moins à la façon de Woody Allen à qui on le compare souvent. 15 nouvelles d’écriture rapide, acide, qui mettent en scène un narrateur hypocondriaque, bourré de tics drôles en diable.

En vrac, David Sedaris aime les garçons et la Normandie, Hugh et fumer. Il n’est pas doué pour l’apprentissage du français mais s’en tire grâce à son art de l’improvisation autour d’un mot unique à son premier séjour : Bouchon ! Ensuite, il se fera une collection impressionnante de fiches de vocabulaire ! Un préjugé favorable pur les Français et la France, ce pays, où, du moins à l’époque de la rédaction de sa nouvelle, on pouvait fumer dans les lieux publics : «Les Français ont décidé d’ignorer notre supériorité autoproclamée, et cela est perçu comme de l’arrogance». La France d’où l'on peut rapporter de merveilleux souvenirs de voyage : «un Crâne de veau à deux têtes, un cendrier en forme de molaire allongée, un calcul biliaire ayant appartenu à quelqu’un, étiqueté et disposé sur un élégant présentoir...». Liste non exhaustive !

Avec lui, on est très très très loin du politiquement correct : il suffit pour s’en persuader de lire Quadri Incomplète, épisode de ses années d’étudiant chargé de s’occuper d’une handicapée, Peg. A eux deux, ils font exploser tous les codes de bonne conduite en volant dans les magasins (ils partent du principe que justifie l’expérience qu’un handicapé est «invisible») et en partant en stop chez les parents de David, repeignant à la sauce de l’humour noir le genre américain classique du road movie.

Systématiquement râleur, David Sedaris s’insurge avec talent contre toutes les modes : ordinateur, nouvelle cuisine ou écologie. Il y a aussi dans ces nouvelles des souvenirs d’enfance et de jeunesse, ses parents, les grands moments de la vie de famille, les animaux de compagnie… Le recueil s’ouvre sur Le Pays du Père Noël, rassemblement d'intérimaires à l’occasion de Noël pour occuper chez Macy’s les postes des Pères Noël et des lutins qui les aident… Le narrateur est un lutin !

Bref, entre New York, la Normandie et Paris, entre les années 60 et aujourd’hui : de quoi faire une provision de rire et regarder d’un autre œil les femmes portant des sandales, les handicapées en fauteuil, ou les Pères noël des grands magasins…


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 20/05/2011 )
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