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| Poches -> Littérature |
| Alain Mabanckou Demain j’aurai vingt ans
Gallimard - Blanche 2012 / 6.95 € - 45.52 ffr. / 400 pages
ISBN : 978-2-07-044623-0
FORMAT : 11cm x 18cm
Première publication en août 2010 (Gallimard)
Jean-Marie-Gustave Le Clézio (Préfacier)
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Michel a dix ans, il vit à Pointe-Noire au Congo entre sa mère, maman Pauline, son père, papa Roger, la première femme de son père, maman Martine, ses six demi-frères et soeurs, l'oncle René, un original, et un grand ami, Lounès dont il est amoureux de la soeur. Il va à l'école, travaille bien et porte sur le monde qui l'entoure un regard vif et questionneur. C'est ce regard qu'Alain Mabanckou capte et traduit : l'univers des adultes vu à travers les mots et le raisonnement d'un enfant.
Et c'est là qu'opère la magie du romancier parce que le ton est juste, drôle, plein de poésie et de délicatesse dans la description des sentiments, foisonnant d'expressions typiques, une verve joliment colorée et abondante. Michel raconte son quotidien, ses amours naissantes, les tribulations de sa famille, en cherchant des explications aux situations souvent truculentes dans sa logique d'enfant de dix ans. Le côté décalé de ses remarques est savoureux, mêlé de vieilles superstitions, de croyances naïves et d'histoires anciennes fantasmagoriques. Au milieu de ce langage gai et optimiste, une histoire se construit. Les deux couples formés par papa Roger et ses deux femmes vivent en harmonie mais maman Pauline souhaiterait un autre enfant qui se fait attendre. La magie et les sortilèges africains entraînent alors Michel sur un chemin d'aventures qui le fera grandir plus vite et lui fera faire des rencontres inhabituelles.
Le Congo de cette époque découvre l'indépendance et la politique est très présente dans les conversations des adultes, que ce soit la politique intérieure ou la politique extérieure. Papa Roger ayant reçu en cadeau un transistor, les informations sont un moment quasi religieux dont Michel nous donne sa vision ; et même si le style enfantin perd à ce moment-là un peu de sa crédibilité, les interprétations des faits et gestes de Bokassa, de Khomeiny ou du Shah d'Iran par un garçonnet sont des moments tout à fait réjouissants.
Dany Venayre
( Mis en ligne le 11/05/2012 )
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