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Poches -> Littérature |
| Chochana Boukhobza Le Troisième Jour Gallimard - Folio 2012 / 6.95 € - 45.52 ffr. / 382 pages ISBN : 978-2-07-044602-5 FORMAT : 11cm x 18cm
Première publication française en août 2010 (Denoël) Imprimer
Rachel, jeune violoncelliste étudiant à la Julliard School de New York, et son professeur Elisheva se rendent à Jérusalem afin de participer à un concert qui revêt pour les deux virtuoses un caractère important. Car il sagit aussi dun retour dans une ville où elles ont toutes les deux passé une partie essentielle de leur existence : si Rachel est née au Maroc, elle a passé son enfance et sa jeunesse à Jérusalem où ses parents ont émigré tôt après sa naissance. Quant à Elisheva, Israël est la terre où elle a pu se reconstruire après avoir survécu aux camps. Là, elles retrouvent leur famille et les problèmes quelles avaient quittés en partant pour les États-Unis, mais aussi leurs amis et leurs amours, avec des souffrances toujours vives voire foudroyantes.
Ce roman aurait pu sintituler «Si je toublie Jérusalem
» car la ville sainte est un personnage à part entière de lhistoire pour ces deux femmes qui apparaissent comme des exilées. Le séjour de trois jours organisé par le professeur mondialement connu nest pour elle quun alibi pour pouvoir rendre enfin une justice qui se faisait attendre depuis plus de quarante ans (nous sommes en 1990). Elle compte assassiner le SS qui la torturée, elle et de très nombreuses femmes, et a laissé sur son corps des séquelles inaltérables.
Cest donc à Jérusalem que tout doit saccomplir pour lune et lautre femme ; Rachel doit répondre aux questions qui bouleversent sa vie : la nature des liens qui lattachent encore à sa famille, le choix entre son art et lamour qui ne lattend plus vraiment mais quelle espère. Quant à Elisheva, lenjeu est aux dimensions de lhistoire : tout paraît en place pour quelle puisse asséner enfin le châtiment à un criminel jusque-là impuni.
Une vraie gravité se dégage du roman de Chochana Boukhobza mais sans doute aimera-t-on que les thèmes traités, blessures denfance et de jeunesse, promesse faite aux morts, impliquent une écriture plus précise, plus soutenue parfois. La puissance dévocation demeure néanmoins ; la dernière scène marquera avec force un lecteur ému et tremblant.
Amélie Bruneau ( Mis en ligne le 23/04/2012 ) Imprimer | | |
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