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Les secrets de Léna et Xiao’e
Zijian Chi   Bonsoir, la rose
Philippe Picquier - poche 2018 /  8 € - 52.4 ffr. / 216 pages
ISBN : 978-2-8097-1346-6
FORMAT : 10,9 cm × 17,0 cm

Yvonne André (Traducteur)

Première publication française en mai 2015 (Philippe Picquier)

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Bonsoir, la rose est le deuxième roman, après Toutes le nuits du monde, de l'écrivaine du grand nord de la Chine, Chi Zijian. L'ancienne Mandchourie, séparée de la Sibérie par le fleuve Amour, où les hivers sont rudes et les étés courts. Dans la grande ville de Harbin, capitale de la région célèbre pour son parc de sculptures de glace, le problème du logement est récurrent, comme partout en Chine. Xiao'e, la jeune narratrice, loue une chambre dans le grand appartement de Léna, une dame âgée appartenant à la communauté juive ayant fui la Russie pendant la Révolution d'Octobre.

Elles n'ont rien en commun, Léna est croyante et faits ses prières en hébreu, midi et soir, respecte les fêtes religieuses et suit un mode de vie très raffiné ; elle est une ancienne professeur de piano. Xiao'e est une jeune chinoise franche et moderne, avec un petit ami, directeur adjoint des ventes dans un laboratoire pharmaceutique ; après quatre années d'université, elle a obtenu un emploi de correctrice dans l'agence de presse ; sa collègue et amie Weina, journaliste, affirme : «La femme est une rose, l'homme est l'abeille. Quand il a fini de butiner son pollen, qu'elle n'a plus d'attraits pour lui, il s'envole vers une autre rose».

La vieille dame et sa locataire confrontent leurs souvenirs et s'aperçoivent qu'elles subissent chacune un lourd secret qui les empoisonne depuis longtemps, concernant la naissance de Xiao'e et la jeunesse de Léna dans la Mandchourie occupée par les Japonais. Le hasard intervient souvent dans le roman pour établir des relations entre les personnages d'un cercle restreint. L'auteur va de l'un à l'autre avec grâce ; la nature n'est jamais loin avec les retours en arrière sur l'enfance de la narratrice.

Chi Zijian accorde une grande importance aux rêves, aux fantômes : «Là-bas, la vie existe sous deux formes distinctes, l'une lorsqu'on est vivant, et l'autre après la mort par les apparitions fréquentes dans les rêves des vivants. Les vivants vivent le jour, tandis que les morts reposent en paix ; la nuit les morts revivent, palpitants de vie». Léna et Xiao'e, après avoir appris à se connaître, vivent très bien ensemble, vont au restaurant occidental, le jour de l'an. Bien que la vie soit moderne à Harbin (Xiao'e fait ses courses au Carrefour), il est toujours question de l'enfant unique pour ne pas transgresser la loi, les mariages à la campagne se font grâce à l'entremetteuse et les fonctionnaires sont favorisés (accès à une voiture, un logement).

L'écriture de Chi Zijian est très délicate, imagée, le ton est à la fois désabusé et espiègle, avec des touches de nostalgie. C'est un roman enchanteur, poétique, qui nous révèle le tréfonds d'êtres humains et la vie dans une Chine décomplexée et moderne, loin de l'oncle Mao, un pays qui tend de plus en plus à nous ressembler...


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 14/03/2018 )
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