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Heavenly Creatures
Claire Messud   La Fille qui brûle
Gallimard - Folio 2019 /  7,90 € - 51.75 ffr. / 304 pages
ISBN : 978-2-07-282337-4
FORMAT : 11,0 cm × 18,0 cm

Première publication française en avril 2018 (Gallimard - Du Monde Entier)

France Camus-Pichon (Traducteur)

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Claire Messud possède un style qu’on dira... intraveineux : incisif et possédant. Après avoir détricoté l’amitié malsaine liant deux femmes dans La Femme d’en-haut, c’est celle fusionnelle puis implosée entre deux adolescentes qu’elle déroule ici, de la fin de l’enfance aux balbutiements de l’âge adulte : années collège, années lycée...

Et l’Amérique de classes moyennes frappées d’anomie, bouillon social dans lequel grandissent ces deux filles, la narratrice Julia et son amie Cassie. Nous sommes dans les années 2010 : après le 11 Septembre et la crise des subprimes. Malgré les tubes sous amphétamines de Katy Perry, l’oncle Sam ne fait plus rêver, incarné peut-être par cet hôpital psychiatrique à l’abandon, que les deux fillettes explorent clandestinement durant leur dernier été. Nous sommes quelque part entre Alice Munro, Joyce Carol Oates et Heavenly Creatures de Peter Jackson. Un féminisme littéraire moite, métallique, entêtant.

Le schéma est classique : deux enfants élevées dans des familles sensiblement différentes (une mère seule, le père disparu, pour Cassie alors que les parents de Julia sont ce couple stable et petit bourgeois), voient leur amitié se disjoindre avec l’entrée au lycée. Alors que Julia reste cette fille modèle attachée à son amie, Cassie, elle, prend ses distances et s’acoquine avec les mauvaises pousses cools du lycée. Et un garçon qu’elles se disputent. "Depuis tant d'années qu'elle et moi étions amies, en fait depuis toujours, nous employions les mêmes mots, tout en pensant peut-être à des choses différentes - tantôt légèrement différentes, tantôt radicalement dissemblables ; et nous ne nous en étions jamais rendu compte''.

Le récit prend un tournant bien plus original dans son dernier tiers, quand Cassie disparaît pour affronter ses propres fantômes. Fidèle à leur lien, Julia fait son possible pour la retrouver.

Un récit qui tient surtout au style de Claire Messud, et l’introspection de Julia, ses craintes, ses doutes finement exposés. Et la peinture d’une Amérique sans éclat, ses Dunkin Donnut’s de bord de route où l'ennui infuse, les rues sans âme où il ne fait pas bon marcher seule, tout étant motif à inconfort et risque au pays de l'hyperconfort et de l’hypersecurité.

"Parfois, je me disais que grandir en étant une fille, c'était apprendre à avoir peur''.


Thomas Roman
( Mis en ligne le 29/03/2019 )
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