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Poches -> Littérature |
| Stephen Mc Cauley La Vérité, ou presque 10/18 - Domaine étranger 2003 / 8.50 € - 55.68 ffr. / 428 pages ISBN : 2264037741 FORMAT : 10 x 18 cm
Traduit de l'américain par Marie-Caroline Aubert. Imprimer
Avec quatre romans à son actif, Stephen McCauley, qui habite et enseigne dans le Massachusetts, est devenu pour la côte Est des États-Unis ce quArmistead Maupin est à la côte Ouest. Deux auteurs "cultes", dont les uvres présentent des similitudes intéressantes.
Lhomosexualité, que chacun revendique dans la vie, ny est pas un thème exclusif mais un élément parmi dautres dans les combinaisons de lamour. Tous deux sattardent, plus volontiers, sur lamitié particulière entre un homosexuel et une hétérosexuelle. Exploitée par Maupin dans la série des Chroniques de San Francisco, on la retrouve sujet de prédilection chez McCauley. Le «couple» formé par Desmond Sullivan et Jane Cody dans La Vérité, ou presque rappelle ceux de George et Nina (LObjet de mon affection), Patrick et Sharon (LArt de la fugue) et Clyde et Louise (Et qui va promener le chien ?). Si les deux romanciers partagent également un sens de lhumour décoiffant, Maupin, lui, sappuie sur des intrigues plus solidement construites tandis que McCauley privilégie, très nettement, le traitement des personnages. Avec toujours le même point de départ, des quadragénaires insatisfaits qui ont bien du mal à accepter ce quils ont fait de leur vie.
Jane et Desmond (dont McCauley alterne les points de vue au fil des chapitres) néchappent pas à la règle. Productrice dune émission de télévision dont elle pressent la fin prochaine, Jane navigue en eaux troubles. Selon ses propres dires, son mariage avec Thomas, universitaire un peu lourdaud, en est au «cycle LAVAGE. LAffection Virant à la Gentille Exaspération.» Elle se sent à nouveau attirée par Dale, son ex-mari, qui ne demande que ça ! Quant à Gerald, son fils de six ans, doté de capacités intellectuelles impressionnantes, il fait preuve, envers elle, dune hostilité rebutante. Pour couronner le tout, elle finit par se perdre dans les listes de choses à faire quelle dresse de façon compulsive, déguisant sous des codes divers ses petits et gros mensonges. Falsification de la réalité quelle entretient jusque dans le cabinet de son psychiatre !
De son côté, Desmond se pose des questions sur sa relation «longue durée» avec Russell, le bel antiquaire new-yorkais, et souhaite amorcer un cycle «RINCAGE. Retour à lIndépendance Cavaleuse Assortie de Guérison Epanouie». Espérant conclure la rédaction dune biographie sur Pauline Anderton, artiste à la gloire éphémère, il accepte un poste denseignant de quatre mois dans luniversité bostonienne où exerce Thomas, qui lui présente son épouse. Jane propose rapidement à Desmond de travailler avec elle sur un projet démissions télévisées dont le pilote sera consacré à Pauline Anderton. Complicité professionnelle à la recherche de «la clé de tout
La pièce manquante qui fait tenir toute la biographie.» Et surtout amicale, chacun aidant lautre dans son processus dintrospection.
McCauley montre une grande justesse de ton et un art consommé de la comparaison. Mais il cède parfois à la facilité, remarque qui concerne principalement le manque doriginalité du dénouement. Malgré ce petit bémol, La Vérité, ou presque reste une comédie sociale enlevée et réussie.
Florence Cottin ( Mis en ligne le 10/09/2003 ) Imprimer
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