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Jules et Félicité : un double regard sur la boucherie de 14/18
Alice Ferney   Dans la guerre
Actes Sud - Babel 2005 /  10 € - 65.5 ffr. / 481 pages
ISBN : 2-7427-5814-3
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm
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Pourquoi «dans» la guerre ? Alice Ferney a-t-elle eu l'ambition de décrire de l'intérieur la guerre de 14/18 ? A la fin du livre, des questions demeurent - pas les mêmes. Oui, Alice Ferney a voulu décrire la guerre du dedans, vue par ses acteurs : les soldats au front, bien sûr, ainsi que les femmes, à l'arrière, qui vivent le conflit d'une autre manière, mais tout aussi douloureuse. La question qu'on se pose à l'issue de cette lecture peut paraître saugrenue : a-t-on aimé ce livre ? Et la réponse ne va pas de soi.

Comme après La Conversation amoureuse, le lecteur est ébloui par la puissance et la beauté de l'écriture d'Alice Ferney. Une force poétique, un souffle de l'évocation dans des phrases d'une ampleur magistrale, en même temps qu'une capacité à ramasser en un très petit nombre de mots des images percutantes, et une humanité, une chair, même, omniprésente. Ebloui, donc, mais aussi dérangé par une espèce de maniérisme qui fait dire que là, vraiment, elle en fait trop. C'est exactement la même sensation qui ressort de Dans la guerre : «Guetter sa mort, éprouver dans un frisson la fragilité de son souffle, pour la première fois ne plus croire en sa force, c'était perdre l'aveuglement des vivants, c'était déjà sauter hors de son corps et l'abandonner. La chair est un si vulnérable vaisseau ! Plein de portes d'entrée invisibles où s'engouffraient les balles, avec ce petit bruit amorti qui était le début de leur silence, lorsqu'elles avaient fini de siffler et qu'elles étaient bien au chaud. Alors le sang pouvait courir tout son saoul. Adieu, la vie.»

Alice Ferney parvient très bien à rendre compte de l'horreur et de la vanité d'un conflit armé, comme des traces indélébiles qu'il a pu laisser chez les survivants. Quelque chose, malgré tout, ne fonctionne pas. Peut-être est-ce à cause des personnages, trop caricaturaux ? Le héros, le soldat Jules Chabredoux, qui n'a que des pensées pures et des actes nobles, tout comme sa femme, qui l'attend en pleurant à la ferme, enceinte tout en continuant à nourrir vaillamment ses canards... Peut-être est-ce dû aussi à la longueur du récit ? Près de 500 pages c'est trop. La description du conflit, et celle du vécu des soldats, en s'étirant en longueur, perdent de leur force. Et finir ce livre relève du pensum. Quel dommage ! Car quand on a lu Grâce et dénuement (Babel), on sait qu'Alice Ferney est capable d'une concision qui donne toute sa mesure à son écriture magnifique.


Marie-Pierre Noguès
( Mis en ligne le 16/11/2005 )
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