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Pourquoi les souvenirs disparaissent-ils ?
Hitonari Tsuji   Le Bouddha blanc
Gallimard - Folio 2001 /  4.96 € - 32.49 ffr. / 286 pages
Fémina Etranger 1999
ISBN : 2-07-041391-8
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"Pourquoi, pourquoi les souvenirs disparaissent-ils ?" telle est l'interrogation lancinante de Minoru, personnage principal du Bouddha Blanc. Telle est aussi sa révolte et la raison de son ultime projet : rappeler à tous les habitants de son île l'existence de leurs ancêtres. De l'enfance à la vieillesse, on suit le parcours de cet armurier que tout prédispose au refus de l'oubli...

Il y a d'abord les traditions famililales : de l'aiëul, samouraï devenu forgeur de sabres, au père, forgeron qui, la guerre faisant nécessité, devient réparateur de fusils. Le personnage embrasse à son tour, comme ses camarades d'enfance, la corporation de sa famille. Il y a aussi le lieu : une île repliée sur elle-même, et pourtant terriblement accessible aux drames comme la guerre, qui forme une sorte de huis-clos où les destins se croisent et se recroisent de génération en génération.

Il y a encore les coïncidences : tout comme ses parents ont perdu un enfant, le héros perdra, dans des conditions similaires, son fils. Comme lui, son épouse puis sa fille manifesterons des dons de réminiscences de leurs vies antérieures... Il y a surtout une curieuse prédisposition de Minoru à ne jamais percevoir une expérience comme totalement nouvelle, mais à ressentir, dès la prime enfance, des impressions de déjà-vu qui le troublent, l'interrogent... Il y a enfin la mort qui, indifférente, frappe jeunes enfants et vieillards et qui constitue les seuls rendez-vous qui marquent durablement le personnage et renforcent en lui cette conviction que tous les êtres se valent et, au travers des âges, communient.

En définitive, loin d'être désespéré ou pessimiste, le roman témoigne d'un profond humanisme qui dépasse les clivages culturels. Bien sûr, c'est un roman japonais et le lecteur s'étonnera parfois de l'effacement de l'individu devant une réalité sociale qui le dépasse, mais il n'en éprouvera pas moins de la sympathie et de la compréhension pour un héros que l'auteur rend, par la force de son évocation, parfois oublieux de sa propre famille pour nous faire partager ses doutes, et finalement ses convictions, sur l'extraordinaire solidarité humaine nécessaire à la vie en société.

Basé sur l'histoire de son grand-père, le roman d'Hitonari Tsuji constitue, de l'aveu de son auteur, une tentative d'interprétation des motivations d'un homme qui a souhaité élever un monument rappelant aux habitants d'une île le lien qu'ils entretiennent avec leurs morts... En la matière, il ne peut y avoir de clivage entre un auteur oriental et un lecteur occidental.


Valérie Nguyen
( Mis en ligne le 24/07/2001 )
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