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Poches -> Littérature |
| Tonino Benacquista Malavita Gallimard - Folio 2005 / 6.20 € - 40.61 ffr. / 373 pages ISBN : 2-07-031939-3 FORMAT : 11x18 cm
Première publication en avril 2004 (Gallimard). Imprimer
Les Blake arrivent à Cholong, dans cette verte Normandie paisible, loin des affres citadins et dune insécurité «sarkogène». Une famille exemplaire, italo-américaine : le père, Fred, écrivain velléitaire et chômeur de longue durée ; Maggie, mère au foyer, engagée dans les uvres sociales locales et cordon bleu ; Belle, jeune adolescente née dans un bouton de Narcisse, consciente de ses charmes à un degré mélodramatique ; et Warren, jeune ado à la tête dure, digne fils de son père. Sans oublier Malavita, le chien impassible. Une famille comme les séries et les films américains se plaisent à les décrire : belle, simple, unie malgré les différences, dans un joli pavillon... normand.
Au fait ? Malavita ?
Malavita, cest la Mauvaise Vie, celle des marginaux, des grands bandits, celle des caïds de New York ou Chicago, les capi, affranchis et parrains. Drôle de nom pour un chien, non ? Pas si votre maître est lune des têtes les plus recherchées de la Mafia américaine, ancien général des «Familles» jusquà la traîtrise inimaginable : livrer au FBI le capo di tutti capi, Don Mimino. De sa villégiature à barreaux, le Parrain, la dent dure, paye des millions une escouade de tueurs pour retrouver et abattre le délateur, Giovani Manzoni, devenu Fred Blake, père de famille en séjour sabbatique dans un village normand, protégé par le FBI, en la personne de Tom Quintiliani. Cholong perd alors de sa verte candeur et menace de se retrouver au cur dun sanglant règlement de compte. Mais comment les Familles vont-elles retrouver notre famille ? Le hasard aidant
Tonino Benacquista nous embarque dans une histoire haute en couleurs, entre Scorsese bien évidemment, Tarantino aussi, et la Comedia dellarte. Il fallait penser à replacer des intrigues que lon croyait rivées à lasphalte américain dans la terre argileuse des prés normands. Loccasion pour lauteur de jouer avec les clichés, sur la mafia, les États-Unis, la France et cette indécrottable province. «Mon père est un Américain de base, tu as oublié ce que cétait. Un type qui parle pour se faire comprendre, pas pour faire des phrases. Un homme qui na pas besoin de dire vous quand il sait dire tu. Un type qui est, qui a, qui dit et qui fait, il na pas besoin dautres verbes. Un type qui ne dîne, ni ne déjeune ni ne soupe jamais : il mange. [
] As-tu déjà listé le nombre de choses que ton père est capable dexprimer rien quavec le mot "fuck" ?», rappelle Warren à sa sur.
On ne peut que dévorer avec gloutonnerie cette histoire concoctée par un spécialiste du roman noir. La mafia, ses codes et ses charmes, sont décrits à merveille : un monde où les hommes, «nés avec la destruction dans lâme», sont aussi de grands gaillards que nont jamais lâchés des réflexes de cour de récré : honneur, esprit de bande, gaminerie et sentimentalités. Tout un programme
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 22/11/2005 ) Imprimer
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