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A l’origine de plus d’un siècle de production martienne | | | H-G Wells La Guerre des mondes Gallimard - Folio 2005 / 4.70 € - 30.79 ffr. / 320 pages ISBN : 2-07-030855-3 FORMAT : 11x18 cm Imprimer
A loccasion de la sortie du titan cinématographique spielberguien, Folio ressort en poche (ainsi que le Mercure de France dans une version plus onéreuse) le récit à partir duquel tout est parti, des délires dOrson Welles à ceux de Tim Burton, en passant par une floppée de productions ciné, BD, animée, télé, etc.
Car tout réside dans ce roman des années 1890 : la fin de siècle et ses frayeurs, lenvol dune modernité qui à lépoque fit véritablement impression, la fée électricité, les potentiels illimités de la puissance thermique, le cinéma, la démocratie, les premiers ébrouements des masses, le socialisme
Dun siècle à lautre, rien na changé, sinon déchelle, ce que la passerelle entre le roman et sa dernière adaptation sur grand écran montre aujourdhui de façon plus quéloquente.
Cest avec cette focale rétrospective quil faut se plonger ou se replonger dans le célèbre roman dH-G Wells. On y goûtera dabord la beauté classique de la langue, qui ressemble à son époque : victorienne. On entrevoit ensuite avec délices ces airs du temps, venus se lover entre les lignes ou en provoquer la course : limpact du darwinisme, lhubris dune puissance anglaise sentant déjà venir sa chute, et un discours sur linvasion (ici de lAngleterre par des martiens) qui ne peut que renvoyer aux affres du colonialisme et dun jingoïsme (arrogance patriotique) toujours dérapant
toujours dactualité
Sans oublier le beau témoignage dhumanisme fourni par le narrateur, tant devant le spectacle dune destruction assurée de sa race devant la puissance de lenvahisseur extraterrestre (avec ses tripodes géants, leurs rayons ardents et le souffle létal de la fumée noire), que dans le soulagement de la rédemption finale
Lhistoire est trop fameuse pour quon la résume ici. Mythe polymorphe, La Guerre des mondes est entrée aujourdhui dans lil de "Monsieur ET". Gageons que le cinéaste naura pas boudé son plaisir et partageons-le avec lui. Mais nen oublions pas pour autant de retourner au texte, sublime
et fondateur.
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 04/07/2005 ) Imprimer | | |
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