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Narcisse zéro glace
Richard Millet   Le Goût des femmes laides
Gallimard - Folio 2007 /  6 € - 39.3 ffr. / 240 pages
ISBN : 2-07-034249-2
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm

Première publication en septembre 2005 (Gallimard - Blanche).
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On l’appelait le «laidassou» tant, depuis le plus jeune âge, son physique est une disgrâce, un mauvais coup des Parques. D’une laideur exemplaire, tôt montré du doigt par une grande sœur durement pédagogue, le narrateur écrit ici une sorte de mémoires de sa laideur : prise de conscience, confirmation sur les miroirs des autres, consolation auprès de femmes partageant son infortune… Combattre le mal par le mal, et cultiver le sens de sa propre laideur plutôt que de la fuir d’une façon ou d’une autre : le suicide, le crime, etc. C’est «un narcissisme inversé», qu’il assume, lucide et sans complaisance, disons hautement désabusé sur sa propre condition, revenu de lui-même, ce qui l’aida sans doute à revenir de tout.

Quoique… Car notre laideron a trouvé, sous la tutelle de son aînée, la voie d’une sublimation, dans les mots et la beauté des textes. Le pelé, le gâleux, dit la fable, a déniché néanmoins ici, en la plume, sa baguette magique : «ma sœur m’ayant fait comprendre que les choses complexes et les sordides se rejoignent dans la nécessité d’être dites en une langue dont la tenue soit à mille lieues de l’abjection et de la noirceur qu’elle dévoile». Sublime vérité, ici vérifiée de ligne en ligne, au gré d’un style cisaillé, hautement classique, dont l’auteur semble excuser parfois l’affectation mais qui n’a rien d'apprêté pour autant. La langue est comme son cosmétique, comme les idées chez Sartre qui n’était, tout compte fait, pas si laid, plutôt beau dans son aura d’intelligence, ici aura littéraire…

Bref, un texte magnifique, comme un moule où viennent se lover et prendre d’agréables formes toute une vie de laideur, des propos noirs, souvent cyniques, jamais choquants néanmoins.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 23/01/2007 )
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