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Confidences silencieuses
Marc Lambron   Une saison sur la terre
Le Livre de Poche 2007 /  6.50 € - 42.58 ffr. / 256 pages
ISBN : 978-2-253-11950-0
FORMAT : 11x18 cm

Première publication en mars 2006 (Grasset)
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Marc Lambron est un homme heureux, au terme d’un itinéraire qui le conduit sans faute d’une jeunesse lyonnaise à une réussite parisienne. Chroniqueur reconnu (Carnet de bal et Carnet de bal 2), il est l’auteur de plusieurs romans salués (à juste titre) par la critique : L’Impromptu de Madrid, L’Oeil du silence, Etrangers dans la nuit, Les Menteurs. Elégant et distant, à la veille de ses cinquante ans (il est né en 1957), il revient à ses jeunes années.

Une saison sur la terre est présenté comme un recueil de souvenirs, que l’on peut voir aussi comme la coulisse des Menteurs ; c’est d’ailleurs la rencontre inattendue de la belle Marianne (la Karine du roman) qui lance le narrateur dans l’écriture de ses jeunes années. Deux photos de l’auteur : adolescent des seventies aux cheveux longs et à la pose mélancolique, et l’homme mûr d’aujourd’hui, goguenard derrière la main qui cache le bas du visage ; au jeu des sept ressemblances… pas évident de retrouver le jeune romantique sous les traits du quinquagénaire épanoui. La photo actuelle en dit long d’ailleurs sur le texte qu’elle introduit… Loin de s’offrir, Marc Lambron, au contraire, se dérobe avec ironie à notre regard.

Comme il pose devant l’objectif, il pose pour ses lecteurs en bon élève lyonnais, au parcours sans histoire, couronné à chaque étape d’une nouvelle réussite. Il n’est pas nécessairement indulgent avec lui-même et l’annotation d’un professeur psychologue - «Se laisse parfois distraire par un texte d’une extrême attention portée à lui-même» - que l’auteur commente - «C’était bien envoyé» -, en fera sourire plus d’un. De cette jeunesse studieuse, il reste parfois un style trop précieux, voire ampoulé : «Chaque roman est un acte de démiurgie, une cosmogonie concertée obéissant au précepte flaubertien selon lequel le romancier doit être dans sa création comme Dieu dans la sienne».

Marc Lambron d’une certaine manière, au-delà de ses souvenirs personnels, dresse le portrait d’une génération, celle des années 70 (les plus jeunes des baby-boomers) et l'on retrouve effectivement les défauts que l’on reproche couramment à ces vieux quinquagénaires/jeunes sexas : satisfaction de soi, réel talent en communication, une certaine tendance à se considérer comme exemplaires, mais ces traits sont présentés ici avec une ironie légère. Génération qui dans cette France prospère qui entrait sans le savoir dans la crise, découvre la liberté sous toutes ses formes : liberté des voyages, des mœurs, de l’esprit. Pour Marc Lambron, sa génération s’identifie avant tout par ses choix musicaux où le rock tient une place majeure ; il peut en parler sans se lasser, et fort bien. Il y voit le signe distinctif d’une génération née dans la paix d’après guerre, qui a fait par la musique l’expérience de la violence nécessaire à l’apprentissage de la vie : «Et même quand il appelait à la paix universelle, John Lennon chantait comme on bombarde Dresde». La première partie du livre s’ouvre sur un voyage à Londres avec Jean-Marie Périer pour couvrir en automne 2004, dans les studios d’Abbey Road, un reportage sur Eric Clapton et d’autres venus rendre hommage à Scotty Moore. Description amusée, émue et émouvante de ces vieux/jeunes rockers, rescapés devenus monuments.

Clé des Menteurs (mais que l’on peut lire avec un réel plaisir indépendamment du roman précédent), Une saison sur la terre prend progressivement du poids et de la gravité, et les dernières pages sont une méditation émouvante sur les ombres présentes des aimés disparus : son frère, Lyon, la ville des brumes, Marianne présente/absente. «Je susurre ce livre comme on vient d’une fraternité du silence». Un joli livre, moins léger qu’il n’y paraît donc.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 27/04/2007 )
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A lire également sur parutions.com:
  • Les Menteurs
       de Marc Lambron
  • Etrangers dans la nuit
       de Marc Lambron
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