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Dans l’ombre de l’écrivain
Jacques Tournier   Zelda
Seuil - Points 2010 /  6 € - 39.3 ffr. / 177 pages
ISBN : 978-2757811764
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication en mars 2008 (Grasset)

L'auteur du compte rendu : Essayiste, romancier, Jean-Laurent Glémin est titulaire d’un troisième cycle en littérature française. Ayant travaillé notamment sur les sulfureux Maurice Sachs et Henry de Montherlant, il se consacre aujourd’hui à l’écriture de carnets et de romans. Il n’a pas publié entre autres Fou d’Hélène, L’Imprésent, Fleur rouge, Chair Obscure, Continuer le silence.

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Consumée par le feu de la passion durant des années, il est curieux de voir que ce sont les flammes d’un incendie qui ont mis fin à l’existence tragique de Zelda Fitzgerald (1900-1948). 60 ans après sa disparition, Jacques Tournier (né en 1959) écrit là une espèce de mini biographie où un certain nombre de lettres sont révélées et commentées. Est-ce ce triste anniversaire qui pousse nos auteurs à évoquer cette femme qui, aimant passionnément son mari, le célèbre écrivain Francis Scott Fitzgerald (1896-1940), n’a pu offrir l’image différente d’une femme ayant vécu dans son ombre ? Ou alors est-ce la mode ? Car deux ouvrages sont parus récemment sur Zelda Fitzgerald : Alabama Song de Gilles Leroy et La Mort du papillon de Pietro Citati. En voici un troisième dont on voit peu l’intérêt. Si le premier est un roman auréolé d’un prix littéraire prestigieux, le second, un court essai biographique porté sur les tracas du couple célèbre, Zelda de Jacques Tournier tente maladroitement de mêler la correspondance de Zelda à un récit assez pauvre, ce qui est en parti dû à des transitions biographiques trop brutales.

Car si l’on veut tenter de percer le mystère Zelda, de revenir sur ses pathologies et ses problèmes psychiatriques, une simple anthologie de lettres d’amour ne suffira pas ! Pas plus qu’elle ne conviendra si l’on veut appréhender sa correspondance à travers le choix discutable de l’auteur! Alors que faire de ce récit ampoulé, de ces lettres touchantes mais vaines, et de cette absence de chronologie nette ? Même les souvenirs hachés de Scottie, la fille rescapée du couple Fitzgerald, ne suffiront pas à nous plonger sérieusement dans le drame qui a ruiné ses parents emportés par les foudres de l’art, de la littérature, de l’alcool et de sentiments violents. L’ennui avec Zelda, c’est que l’œuvre de son mari la dévore de toutes pièces. On est amusé, et en même temps attristé, d’apprendre que la jeune femme se forçait presque à peindre, à écrire ses mémoires, à apprendre à danser pour donner un sens à sa vie quand son mari abordait l’œuvre immense que l’on connaît. L’immaturité de Zelda saute aux yeux. On pense à ces femmes énergiques qui, se croyant artistes (Elle l’était assurément, mais sa sensibilité a dû l’emporter sur le travail…), voulant s’affirmer aux yeux des autres, et se prouver à elles-mêmes qu’elles sont aussi des femmes libres et volontaires, se perdent dans la caricature. On a l’impression que Zelda voulait, non pas égaler son mari, mais lui prouver qu’elle pouvait faire autre chose que lui raccommoder ses chaussettes ou s’occuper du môme en bas âge. En fait, elle s’ennuyait tellement qu’elle avait besoin de cela. Faire l’artiste plutôt que d’accepter sa condition, aussi dure et triviale soit-elle.

C’est aussi pour cela que son cas est bien plus pathologique que foncièrement littéraire. En cela, ce livre n’apporte strictement rien. Si quelques lettres de Fitzgerald sont inclues ici et là, elles ont avant tout une valeur biographique, si ce n’est anecdotique. Quant à Jacques Tournier, s’il a dû faire une sélection forcément arbitraire, il est totalement absent de ce récit qui porte tout de même son nom sur la couverture ! On a plus l’impression de lire une commande éditoriale plutôt qu’un véritable exercice de style ou une réflexion sur les difficiles questions de la neurasthénie. Sur ces grandes affaires de destins brisés en littérature, un simple «copier-coller» d’extraits de lettres non datées et dont les sources ne sont jamais citées est décidément trop juste !


Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 23/03/2010 )
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