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Poches -> Policier & suspense |
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Trois nouvelles, trois enquêtes | | | Raymond Chandler Un tueur sous la pluie - Suivi de Bay City blues et Déniche la fille Gallimard - Folio policier 2009 / 7 € - 45.85 ffr. / 292 pages ISBN : 978-2-07-036466-4 FORMAT : 11cm x 18cm
Traduction de Henri Robillot. Imprimer
Raymond Chandler (1888-1959) sest mis à écrire tardivement en comparaison de ses confrères. Il commence ainsi sa carrière littéraire à lâge de 44 ans. Jusquici, il vécut de plusieurs métiers, notamment dans linfanterie canadienne ou encore dans une compagnie pétrolière où il occupa une fonction importante. Mais son instabilité et son penchant pour lalcool le détournèrent dune vie rangée. Tout le monde a entendu parler du Grand sommeil, son premier livre à succès, publié en 1939. Il collabora ensuite avec Billy Wilder pour le cinéma tout en écrivant ses propres romans. Philippe Marlowe, détective à la ramasse mais efficace, sera la figure de proue de son uvre littéraire.
Dans ces trois nouvelles inégales, il sagit toujours et encore denquêtes macabres et louches quil faut bien élucider. Des corps trouvés sans vie, des courses poursuites, des bagarres, des trahisons, des accidents et des problèmes dargent alimentent le récit de fond en comble. Ici, le détective sexprime à la première personne sans que lon sache sil sagit de Marlowe. Un moment, cest même un autre patronyme qui apparaît. Il nempêche que le cadre ne change pas par rapport à la production de Chandler. On retrouve dans ces trois textes l'habitué de l'écriture de scénarios et du cinéma, avec de nombreux dialogues, la rapidité des enchaînements et la manière visuelle que Chandler a de décrire une action (avec force détails sanguinolents lors des affrontements physiques !). Vous y rajoutez une bonne dose de violence, dimmoralité et de pessimisme sur la nature humaine et vous obtenez trois nouvelles qui ont fait le succès de son auteur.
Lennui cest que le style ne suit pas, souvent lâche et oral ; on se perd dans la profusion de personnages secondaires, de détails souvent inutiles, de certaines ellipses qui posent problème à la compréhension du texte ou encore de scènes purement figuratives (un peu comme au cinéma). Bien sûr, on connaît la société américaine que Chandler décrit au fil de ses romans ainsi que ces personnages sans foi ni loi, paumés, «destroy» en version originale. La pluie coule, il fait souvent nuit, les personnages sont usés, revenus de tout, le sang est versé et le détective privé, opérant seul et sans grande conviction, finit par élucider laffaire, la plupart du temps de manière brutale. Mais le lecteur sennuie là où il devrait jubiler. Cest dommage.
Jean-Laurent Glémin ( Mis en ligne le 25/02/2009 ) Imprimer
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