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Fonctionnaires de police dans le brouillard
Henning Mankell   L'Homme qui souriait
Seuil - Points policier 2006 /  7.50 € - 49.13 ffr. / 421 pages
ISBN : 2-02-086474-6
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm

Première publication en février 2005 (Seuil).
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Sur une route de Scanie, un avocat revient d’un rendez-vous avec son principal client. Il a peur. Peur de ce que cache l’ombre dans son rétroviseur. Il se trompe sur ce point, car c’est devant lui que se trouve le danger, au milieu de la route. Il meurt. Un deuxième avocat, associé et fils du précédent, se déplace sur une plage danoise pour parler à un flic suédois. Il est convaincu que la mort de son père n’est pas accidentelle. Il meurt à son tour. Le flic suédois est le commissaire Kurt Wallander, de la police de Ystad, en Scanie. Il a le moral au plus bas. S’il erre sur cette plage danoise c’est qu’il ne se remet pas d’avoir tué un homme à la fin du précédent épisode de ses aventures. Et puis les maux de la société, qu’il combat à longueur d’année, le minent. Il a même décidé de démissionner de la police. Mais la mort des deux avocats lui fait reprendre du service. Bientôt, il se sent lui aussi entouré par des ombres menaçantes.

Sur fond de lent affaissement de l’État-providence et du modèle suédois, L’Homme qui souriait contient les éléments habituels des romans d’Henning Mankell. D’abord Wallander. Proche de la cinquantaine, divorcé, sans le sou, plutôt inculte, déçu de ses rapports avec son père comme avec sa fille, amoureux d’une Lettone installée à Riga : sa vie n’est pas réjouissante. Mais c’est un bon flic, le genre qui ne compte pas ses heures et qui, s’il respecte les règles, sait parfois s’arranger avec les règlements. Ensuite son équipe de collègues habituels, que couronne Bjork, le très bureaucrate chef de la police d’Ystad, pointilleux et virtuose de l’ouverture du parapluie par tous les temps. Un modèle de fonctionnaire d’abord soucieux d’éviter les vagues. Enfin, à la fois toile de fond et élément de l’histoire, la Scanie, enveloppée dans ce volume des brouillards de l’automne, une région du sud de la Suède, au bord de la Baltique. Une région de fermes et de forêts, peuplée de Suédois qui se lèvent très tôt et se tutoient facilement. Au fait, les lecteurs des précédents volumes ne doivent pas être surpris si Wallander n’a plus de diabète : écrit il y a onze ans, L’Homme qui souriait n’est que le quatrième épisode des enquêtes du commissaire, mais c’est le huitième à être traduit en français et à paraître au Seuil.

Côté récit, on est loin chez Mankell de la règle des 48 heures, selon laquelle les 24 heures précédant et les 24 heures suivant un crime sont décisives dans sa résolution. L’enquête s’étale sur des semaines, sous la forme d’un travail d’équipe patient, méthodique, presque laborieux. Les éléments rassemblés permettent à Wallander d’avoir des intuitions, provoquées souvent par «quelque chose qui cloche» ou «quelque chose qui est là mais qu’il ne voit pas» et qui amènent des «percées décisives». Incontestablement, c’est un style de polar qu’il faut aimer. D’autant que plutôt que le «qui (a tué) ?» Mankell a choisi cette fois l’approche «comment (vont-ils savoir qui c’est et l’attraper) ?».

Le récit manque de dynamisme et de cette tension qui doit faire tourner les pages fébrilement. On éprouve presque de la peine par moments devant le spectacle de ces malheureux fonctionnaires de police, qui cherchent ce que nous savons depuis longtemps… Et puis, cet «homme qui souriait» apparaît vite peu crédible à force d’être excessif : impénétrable, hors du commun et entouré d’ombres. C’est malgré tout une bonne entrée dans le monde de Mankell et de Wallander, même si l’on peut penser que certains de ses choix auraient pu être plus heureux. Nous savons que la suite de son oeuvre est beaucoup plus convaincante !


Antoine Picardat
( Mis en ligne le 06/06/2006 )
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