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Bande dessinée  ->  Historique  
 

Révolution culturelle
Jean-Claude Carrière    Yslaire   Le Ciel au-dessus du Louvre
Futuropolis Musée du Louvre 2009 /  17  € - 111.35 ffr. / 66 pages
ISBN : 978-2-7548-0095-2
FORMAT : 26.5x28 cm
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Quatrième volume de cette série inspirée par le Musée du Louvre, en co-édition avec Futuropolis, Le Ciel au-dessus-du Louvre donne l’occasion à Jean-Claude Carrière d’écrire son premier scénario de bande dessinée. À l’origine du projet, Bernar Yslaire fait appel au scénariste ayant en souvenir son travail sur le film d’Andrzej Wajda, Danton. Le récit de l’album prend en effet également place au moment de la Révolution, en 1793.
Alors que les événements agitent une France déboussolée et ensanglantée, le palais du Louvre inaugure dans ses murs son musée. C’est une autre révolution, culturelle cette fois, qui s’annonce. L’ancienne demeure des rois s’ouvre au public et les œuvres d’art s’exposent à la vue de tous. Les gens se pressent pour découvrir les différents chefs-d’œuvre amassés. Parmi la foule, un jeune homme beau comme un demi-dieu, Jules Stern. Mystérieux et entêté, il est venu ici rencontrer David, le grand peintre qui vient d’achever son Marat assassiné et qui possède, avec d’autres, son atelier dans les coursives du Louvre.

Dehors, les bouleversements politiques font toujours rage. Danton et Robespierre tiennent les rênes d’un combat qui n’a pas fini de faire tomber les têtes. Celui qu’on appelle l’irréductible demande à David de prendre part à un nouveau défi : réaliser le portrait de l’Être Suprême, celui qui viendra supplanter dans le ciel tout Dieu devenu, en ces temps de folle raison, embarrassant. Si Robespierre s’imagine bien, sans l’avouer, lui-même revêtir les traits de cet Être, David pense plutôt au jeune Stern. Mais entre la création, l’inspiration et les alliances confortables, le travail artistique est loin d’être évident.

Contrairement aux précédents albums de la série, Le Ciel au-dessus du Louvre est ancré dans un contexte historique précis. Derrière le romanesque du récit, c’est tout un pan réaliste qui est ainsi mis en place : on se rappelle ainsi que les artistes partageaient leurs ateliers dans les salles du musée. On croise aussi, Belphégor avant l’heure, un fantôme du Louvre : Fragonard, ancien peintre du roi, supplanté par une génération qui renverse les valeurs et change les affinités esthétiques. Enfin, la petite histoire est entièrement plongée dans la grande donnant à voir, dans une succession rapide et nerveuse de tableaux, une description agitée et violente d’une période troublée.

Le résultat est un récit d’une grande richesse, mettant à jour la question de l’art lié à la politique, et comment les artistes s’acoquinent, ou non, d’une emprise sur leur création. Le texte se fait aussi joliment analytique lorsque, au détour d’une planche, c’est toute une toile qui est décryptée, tout une poétique de l’œuvre.

Le dessin d’Yslaire suit cette même urgence, laissant plus d’une fois le texte en dire plus. Le résultat ressemble parfois à une œuvre hybride entre la bande dessinée et le récit illustré, conférant à l’ensemble un certain goût d’inachevé, comme emporté lui-même dans une précipitation empêchant tout débordement. Les sépias du dessinateur, posés sur un trait vif, et rehaussés de rouges et de bruns terminent de poser une ambiance, à la fois sombre et échevelée.

Depuis le premier volume, Période Glaciaire, cette série originale aligne les albums de qualité. Le Ciel au-dessus du Louvre ne déroge pas à la règle, donnant – au-delà d’une histoire captivante –une image originale et pertinente du plus grand musée du monde.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 04/01/2010 )
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