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Bande dessinée -> Manga |
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De l'inconvénient d'être immortel | | | Hiroaki Samura L'habitant de l'infini (tome 8) Casterman - Manga 2003 / 9.45 € - 61.9 ffr. / 230 pages ISBN : 2-203-37241-9 Imprimer
Manji le samouraï est victime dun étrange sort : le ver qui est en lui le rend immortel et soigne chacune de ses blessures. Le seul moyen de rompre le maléfice est dêtre vaincu par un plus fort que lui, délivrance qui ne passe que par la disparition de Manji : pour ce dernier, en effet, redevenir un simple mortel équivaut à lexpérimentation de sa propre mort
Mais aucun de ses adversaires ne parvient à le battre, pas même les trois membres de lécole Ito Ryu quil croise sur son chemin. Cette école est dailleurs tristement célèbre par son chef, Anotsou, qui assassina les parents de la jeune Lin. Ladolescente sétait alors mis en tête de les venger, et Manji lavait secondée quelque temps dans sa quête, avant que leurs chemins ne se séparent. Lin, recherchée pour un meurtre quelle na pas commis, est recueillie par Mme Sato, et se fait aider par le compagnon de cette dernière pour obtenir un sauf-conduit au poste de douanes. Elle se fait alors passer pour la sur de Mme Sato, afin de tromper le magistrat qui linterroge : mais ce dernier décide de la questionner méticuleusement sur la généalogie de la famille
Les trois histoires parallèles de Manji, Lin et Anotsou qui se poursuivent dans ce huitième volume où ils ne se rencontrent pas confèrent un rythme très particulier à lensemble, ne laissant aucun repos au lecteur, magistralement tenu en haleine. Le suspense et la tension atteignent leur paroxysme lors de la scène de linterrogatoire de Lin, où la situation peut basculer à chaque seconde. Samura nous montre ici son talent de dialoguiste, et dépasse le cadre étroit du manga guerrier, qui réduit souvent le scénario à une simple succession de combats. Cette parabole de la quête de soi, au discours quasi biblique, touche ainsi du doigt la difficulté datteindre un idéal et les sacrifices nécessaires pour mener à bien ce besoin dabsolu. Le tout habilement mêlé à de superbes duels, soutenus par un trait épileptique et raffiné, où lesthétisme des images na dégal que leur violence. Seul (petit) regret : le sens de lecture français, qui a été préféré au sens de lecture japonais.
Océane Brunet ( Mis en ligne le 06/11/2003 ) Imprimer | | |
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