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Bande dessinée -> Manga |
| Masashi Asaki Yûma Andô Psychometrer Eiji (vol. 14) Dargaud/Kana 2004 / 5.75 € - 37.66 ffr. / 196 pages ISBN : 2-87129-618-9 FORMAT : 12 x 18 cm Imprimer
Mitsuru, gentil psychopathe secrètement amoureux de linspectrice Shima, passe sa journée déguisé en pervenche afin de mieux lapprocher. Sa méthode marche au-delà de toute espérance et Shima en fait sa meilleure amie, qu'elle surnomme affectueusement Mi-chan. Ce dernier se retrouve embarqué dans des situations farfelues particulièrement épuisantes pour ses nerfs. Il neutralise ainsi de façon toute personnelle un dangereux braqueur de banque
De son côté, Tôru est mêlé à une sale histoire de murs. Il devient effectivement le suspect numéro un dune terrible affaire : la jeune collégienne Mai, victime dun viol collectif, vient juste de se suicider. Or les lycéens responsables de sa mort tombent un à un sous les balles dun vengeur masqué très habile. Il savère que Tôru avait justement fait la rencontre de la jeune fille un mois auparavant
Psychometrer Eiji reste décidément une série surprenante, adressée à un public ado averti, voire à de jeunes adultes. Les auteurs nous dépeignent un univers urbain impitoyable et violent, où prostitution, mafia et insécurité sont le pain quotidien des plus jeunes, dont la dérive ne semble pouvoir être endiguée par les autorités. Ce choc frontal entre le monde des adultes, imposant leurs lois et représentants dun ordre moral haï, et les jeunes voyous des rues en perte de repères donne lieu à une chronique sociale sans précédent, dont lactualité et lextraordinaire clairvoyance est saisissante (le manga date de 1996 et aborde déjà le thème des tournantes). À ce portrait désespéré dune génération en perdition sopposent des enquêtes palpitantes et des histoires salaces qui font de la série un mélange explosif encore rarement égalé. Les auteurs jonglent ainsi entre gravité et franche rigolade, où le burlesque et la bêtise crasse des personnages, tous obsédés sexuels, ne manquent pas de rappeler la série City Hunter, à lhumour adolescent potache. À noter de petits encarts assez drôles où les assistants dAsaki se plient avec bonne grâce au jeu des interviews express, lesquelles sont agrémentées de sketches animés très sympathiques. Un court reportage en fin de volume se penche sur le cas particulier des Convenience Stores, sortes de Foirfouille du quotidien très en vue au Japon, où la cadence infernale des jeunes cadres les pousse à régler la nuit une bonne partie de leurs affaires courantes (courses, factures, etc.) dans ces endroits atypiques : très instructif.
Océane Brunet ( Mis en ligne le 27/04/2004 ) Imprimer
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