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| Bande dessinée -> Manga |
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De battre mon cœur s’est arrêté | | | George Asakura Piece of cake (vol. 1)
Asuka - Ladies 2005 / 9,00 € - 58.95 ffr. / 208 pages
ISBN : 2-84965-024-2
FORMAT : 15x21 cm
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« D’un côté Mitsu, que ça excite de me savoir partagée entre deux mecs. De l’autre Masaki, qui ne me paraît pas vraiment mordu. C’est vrai, ni l’un ni l’autre n’en pince vraiment… Du coup je me suis dit : ma fille, dis-toi bien que tu plais et profites-en un max. » Voilà à quoi se résume la vie sentimentale mouvementée de Shino, séduisante jeune femme pourtant malheureuse. Cette dernière décide donc de reprendre son existence en main : plaquée par ses deux boyfriends, elle part vivre chez son oncle, délaissant boulot et amours. Mais rebondir n’est pas toujours facile, même à 24 ans…
Ces tribulations amoureuses d’une héroïne déchirée entre deux relations dans lesquelles elle ne trouve absolument pas le bonheur, se révèlent finalement n’être rien d’autre que l’histoire d’une solitude. Œuvre intimiste toute en nuances, avec une attention toute particulière accordée aux sentiments intérieurs qui animent une Shino désargentée, le manga explore sans concession les dédales d’une âme perdue et à la quête de l’autre.
La série s’épanouit ainsi dans une atmosphère ouatée familière qui, par le jeu d’un dégradé d’émotions tout en finesse, offre une analyse quasi-clinique de « l’enamourement », étrange état suspendu hors du temps où l’on sent que son cœur va basculer. Asakura dépeint par touches délicates et avec sensibilité les errements des premiers émois, ces moments privilégiés parce que chargés d’incertitude et d’espoirs fous, dont on est tous nostalgiques tôt ou tard. Frémissements de corps qui se cherchent, battements de cœurs à l’unisson, croisement des regards qui trahissent malgré eux des désirs inavouables, frôlements de doigts électriques, autant de détails qui composent un étrange ballet silencieux entre des protagonistes écorchés vifs.Véritable scanographie du sentiment amoureux, Piece of cake en dévoile toutes ses contradictions, tout son ridicule parfois et surtout toutes ses difficultés.
À la manière d’une Shigéta, notre héroïne mène des croisades amoureuses aussi aléatoires que douloureuses. Bien que traité sur un ton beaucoup moins léger que dans Happy mania, le vécu de ces jeunes femmes un peu paumées diverge peu : déçues par des aventures ratées, toutes deux apprennent à se carapater tout en cherchant désespérément l’âme sœur. Avec des considérations psychologiques parfois fatigantes tout de même, dont le côté roman à l’eau de rose alourdit considérablement un récit pourtant fluide et envoûtant. Un peu de légèreté ne nuirait en rien à ce scénario ciselé comme un bijou…
Océane Brunet
( Mis en ligne le 25/04/2005 )
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