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Go and see, my love
Kiriko Nananan   Strawberry shortcakes
Casterman - Sakka 2006 /  11.95 € - 78.27 ffr. / 331 pages
ISBN : 2-203-37380-6
FORMAT : 15.5x21 cm
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Tokyo, mégapole impersonnelle et saisissante, qui accueille en son sein des paumées en tout genre, des rêveuses, des exaltées, des déçues…Voici la toile de fond choisie par Nananan pour dévoiler des tranches de vie de jeunes femmes animées d’une insatiable quête de bonheur, magistralement orchestrées par l’auteur, fidèle à son ton désabusé plein de charme. Les aficionados seront comblés : le style est toujours là, d’une sobriété qui confine au glacial. Des planches entières sans un mot, un quotidien d’une banalité souvent affligeante offrant au lecteur la possibilité d’une triste identification, une mise en scène du néant qui relève du génie.
Le one-shot laisse entrevoir avec pudeur des dilemmes déchirants, des histoires impossibles, des interrogations de fille sur l’amour. L’âme des protagonistes volette en tous sens, se heurtant à la réalité de la vie comme un papillon de nuit aux carreaux d’une fenêtre. Le doux désenchantement qui émane de ces pages offre une savoureuse poésie de l’échec. Les héroïnes cultivent avec habilité la frustration, et se distinguent par une solitude sans fond. Renfermées égoïstement sur leur petit monde intérieur, elles se révèlent incapables de communiquer avec autrui, monades isolées les unes des autres. Leurs travers sont d’ailleurs soulignés sans indulgence par l’auteur, qui tombe souvent dans le mille. Comment en effet ne pas se reconnaître dans leur vécu douloureux (« Le type que j’avais remarqué à la soirée n’était finalement pas très intéressant, une fois en tête à tête, mais c’était quand même mieux que d’être toute seule… ») et mesquin (« J’ai éteint mon portable. J’espère que, ne pouvant plus me joindre, mon copain s’inquiétera pour moi »). Cet Happy mania mélancolique dénonce les jalousies mal placées d’éternelles insatisfaites qui ne se complaisent que dans l’envie. Névrosées à l’extrême, à fleur de peau dans leur univers étriqué, ces jeunes femmes ne rêvent que d’amour, sans avoir la moindre idée de ce à quoi il ressemble, à l’image d’une Brigitte Fontaine déboussolée : « Je suis passée à côté de l'amour, l'amour / Quand il s'est présenté à moi/ Avec sa Mercedes rose bonbon / Et sa poitrine nue et dorée/ Je l'ai laissé sur le bord de la route/ Et je suis montée dans une 2CV pourrie/ Où y'avait un chien qui puait / Conne ! ».


Océane Brunet
( Mis en ligne le 24/07/2006 )
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