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Bande dessinée -> Manga |
| Janina Görrissen Audrey Diallo Kairi (vol.1) Les Humanoïdes associés - Shogun Shojo 2007 / 8,40 € - 55.02 ffr. / 150 pages ISBN : 2731619481 FORMAT : 12x18 cm Imprimer
Kairi se dispute violemment avec son père lorsque celui-ci apprend quelle fréquente un étranger. La jeune fille décide alors de faire le mur pour partir retrouver son petit ami et passer la nuit chez lui.
Mais ces parents son père, fou de rage, et sa mère, morte dinquiétude partent à sa recherche. Hélas, un grave accident de voiture les tue sur le coup, laissant Kairi seule avec un insupportable sentiment de culpabilité
Le postulat de départ du magazine Shogun était clair et ne cherchait à flouer personne : sortir des extraits de BD européenne mangaïsée parmi lesquels le public désignerait ceux quil souhaiterait voir éditer en version intégrale. Kairi nest ainsi quun succédané de manga qui ne trompe personne, malgré un certain talent de caméléon qui permet à la série de se fondre dans le genre : laction se situe au Japon, les travers de la société nipponne sont largement exploités (avec, en sus, un dossier sur le phénomène de société des Ijimé) et le vocabulaire employé fait lui-même illusion pour un temps (gaijin, sempaï et autres japonaiseries ponctuent le scénario). Mais limitation a ses limites, et le trait ne correspond pas totalement aux codes si reconnaissables de la manga, laissant une impression dinachèvement. Étrange hybride donc que ce tome, qui fera lever au ciel les yeux des plus puristes dentre nous. Ce constat nenlève rien à la qualité intrinsèque de luvre, mais pourrait expliquer une certaine incompatibilité avec un lectorat exigeant et intransigeant.
Tous les ingrédients grandiloquents pour une saga non moins pompeuse sont présents dans cette série, dont le sentimentalisme exacerbé va faire pleurer dans les chaumières : suicide (ou plutôt tentative de suicide, nuance), passion amoureuse dévastatrice, mort. Lartillerie mélodramatique est sortie, et rien nest trop cruel ni dépressogène pour faire fondre le cur du lecteur. Lhéroïne est dessinée sur mesure pour un public dadolescentes dont le mal-être serait la seule raison de vivre : délicieusement borderline, Kairi enchaîne les comportements autodestructeurs théâtralisés à lextrême. Bref, ce shojo larmoyant aux personnages qui touchent le fond fait siens les doutes et les grands malaises qui habitent une jeunesse à lorée de lâge adulte. Les amateurs du genre seront comblés.
Océane Brunet ( Mis en ligne le 29/04/2007 ) Imprimer
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