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Bande dessinée -> Réaliste |
| Laurent Moënard Eric Stalner Blues 46 (tome 1) - La chanson de septembre Dargaud - Long Courrier 2004 / 13 € - 85.15 ffr. / 54 pages ISBN : 2-205-05429-5 FORMAT : 24 x 32 cm Imprimer
En dépit de son très mauvais titre (on supposera que 46 est le numéro du département du Lot), Blues 46 est un très bon album. Laurent Moënard et Eric Stalner y campent un jeune héros, Alain, qui taille la route dans le Lot, en jean, avec en poche un flingue et un furet. Alain a lauto-stop hardi et, après avoir failli provoquer un accident, il se fait conduire chez sa tante par Guéric, un jeune homme propre sur lui qui, dans une DS coupée, transporte des livres anciens. Mais rien nira comme prévu et Alain et Guéric, bientôt poursuivis par des truands, devront se réfugier chez un vieil ami de Guéric, Hippolyte, ancien vétérinaire en Afrique
Les raisons de cette embrouille apparaissent progressivement. Le père dAlain aurait fait un casse. Les truands cherchent largent. Mais il y a bien dautre chose en jeu, à commencer par Alain lui-même : est-il bien ce quil prétend être ?
Le rythme de la narration est maîtrisé, alternant les scènes extérieures et intérieures, les temps daction et de réflexion. Le principe de base a certes été souvent vu (la cohabitation de deux personnalités complètement opposées, ici Alain et Guéric), mais il fonctionne à nouveau. Le seul petit reproche concernerait les truands, bêtes et méchants, qui sexpriment comme sils sortaient des Tontons flingueurs. Même si cest parfois drôle, à la longue, cette habitude des scénaristes devient pénible. Est-il vraiment devenu impossible dimaginer des bandits qui nauraient pas vu les films scénarisés par Michel Audiard ?
Lessentiel est ailleurs : dans le dessin dEric Stalner. Il a travaillé en couleur directe. Les paysages du Lot sous la pluie, ou au sortir de lorage sont ainsi remarquablement restitués. Les personnages y gagnent également, dautant que le trait de Stalner est subtil. Le visage équivoque dAlain, le jeune héros de lalbum, est particulièrement réussi. Un carnet de croquis commenté de douze pages, à la fin de lalbum, permet den savoir un peu plus sur le travail dun dessinateur dont on regardera les prochains albums avec intérêt.
Sylvain Venayre ( Mis en ligne le 09/06/2004 ) Imprimer | | |
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