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Bande dessinée -> Comics |
| Todd McFarlane Brian Bendis Alex Maleev Paul Lee Clayton Crain Sam and Twitch (tome 6) Semic books 2004 / 9.90 € - 64.85 ffr. / 96 pages ISBN : 2848570997 FORMAT : 17 x 26 cm Imprimer
Bizarrement, cest sans doute dans lunivers du polar sombre que le genre des comics sest fait récemment le plus novateur
Powers, Sam et Twitch (tous chez Semic books) font partie de ces séries qui, se démarquant des comics classiques, ont su en adapter les points forts (en particulier lattention parfois maniaque aux détails, aux cadres de lintrigue, ou au vécu des personnages) pour explorer de nouvelles voies avec un succès indiscutable. A lévidence, il y a là un croisement neuf, et extraordinairement prometteur. Et, au confluent de chaque série, on trouve un scénariste surdoué et original : Brian Bendis. Coup de cur !
Cet album complète le précédent, poursuivant laffaire John Doe. On y retrouve Sam Burke et Twictch Williams aux prises avec un maniaque, violeur et tueur en série. Ce pourrait être le pain quotidien pour nos deux détectives, sauf que cette fois-ci, Sam Burke est personnellement pris à partie par le tueur, qui menace sa petite amie Tracy et entame avec lui un jeu du chat et de la souris. Dans une ambiance trouble, seul un équipier comme Twitch est fiable, et le duel sengage
Mais la partie semble inégale : une quelconque traîtrise fausse le jeu, quelquun manipule les cartes
la vraie cible, cest Sam lui-même, et non les victimes. Encore faut-il y arriver !
Tout est réuni pour une grande série : les héros, ou plutôt des anti-héros au physique oubliable (Laurel et Hardy, version série noire), une atmosphère pesante (tous les commissariats ne ressemblent pas à celui de Starsky et Hutch), un scénario intriguant sans guère dinhibitions (suivez le maniaque)
On est dans lunivers du polar noir et efficace. La grande réussite de cet album, comme de cette série, cest lambiance sombre qui se dégage de chaque page : le graphisme, sobre, est parfaitement adapté, mais cest surtout le jeu des couleurs qui donne à lensemble une teinte polar. Il y a là un travail remarquable, une longue déclinaison du gris, du noir et du marron déprimant. On croirait parfois une version dessinée de Seven (la pluie en moins, heureusement) et tout aussi impressionnante. On recommande en particulier le final (une ferme aussi peu cosy que possible perdue dans les bois
), tout à fait dans le style précité. Bref, il sagit là dun nouvel opus dune série qui a ses fans, et qui mérite de conquérir un public beaucoup plus vaste, celui de la série noire en général. A suivre.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 16/10/2004 ) Imprimer
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