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Bande dessinée -> Fantastique |
| Alain Ayroles Bruno Maïorana D. (tome 1) - Lord Faureston Delcourt - Conquistador 2009 / 13.65 € - 89.41 ffr. / 64 pages ISBN : 978-2-7560-0412-9 FORMAT : 23x32 cm
Couleurs: Thierry Leprévost Imprimer
Il en aura fait tourner des têtes, le fauve humain né dans les Carpathes et dans limagination de quelques prudes victoriens, comme le docteur John Polidori et, plus populaire, Bram Stoker. Dracula, le soldat maudit devenu un vampire après avoir maudit Dieu, revient sur la scène BD : un retour aux sources dans tous les sens du terme. Après le très réussi Rapaces (Dufaux et Marini), qui exploitait le mythe en le mettant à la sauce contemporaine, on revient à la Londres victorienne, ses dandys, ses carrosses, ses bals mondains
et ses meurtres. Le jeune et séduisant lord Faureston, dandy énigmatique, fait fureur dans les bals de la haute société : silhouette aérienne, danseur svelte et mondain accompli
mais il entre en concurrence, dans le cur de la jolie Miss Lacombe, avec sir Richard Drake, explorateur bourru au franc-parler et aux manières rudes. Et lorsque Richard Drake sauve, par hasard, Miss Lacombe des griffes dun chasseur de vampires, une intrigue se noue autour de la jeune fille, pressée par deux soupirants : mais Faureston est-il seulement ce jeune homme beau et arrogant ? Quelle menace fait-il peser sur la jeune fille ? Et surtout, qui saura croire les fables maladroites de Mister Jones, le-dit chasseur de vampires, et comprendre qui est réellement Faureston ? Pour Drake, Londres va se transformer en une jungle urbaine, avec un prédateur bien plus dangereux que tous les tigres du Bengale
Le retour dun trio de poids : Alain Ayroles, Bruno Maïorana et Thierry Leprévost avaient naguères dynamité la fantasy et le conte de fées avec Garulfo, transformant une grenouille en prince charmant
Avec « Lord Faureston », premier tome de la série D., cest au roman gothique quils sattaquent, et en particulier le titre phare du genre, Dracula. Et lon retrouve les qualités qui ont fait le succès de Garulfo : un graphisme de Bruno Maïorana très fin, sensible aux expressions, aux atmosphères (victoriennes), aux silhouettes
le tout magnifié par un travail subtil des couleurs de Thierry Leprévost. Graphiquement, il y a là une « patte » et un style à la fois très riche, dense et en même temps très accessible, qui fait que le lecteur est séduit demblée par le dessin, avant même dentrer dans lintrigue. Une qualité qui se retrouve dans le scénario dAlain Ayroles, lequel adapte habilement le mythe du vampire, forgé par Bram Stoker, en glissant ça et là quelques touches ironiques (notamment le chasseur de vampires, Mister Jones
pathétique, ou encore Drake, genre bourru mais sympa), un humour discret et bienvenu (contrairement à Garulfo, on nest pas là pour rigoler) qui contraste avec laspect séduisant et sinistre du mystérieux Faureston (le fauve perce peu à peu sous le dandy)
Une relecture classique et séduisante du thème du vampire, agrémentée dune belle trouvaille, celle de Richard Drake, clone littéraire de lexplorateur Richard Burton (le découvreur des sources du Nil). Une série prometteuse.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 10/02/2009 ) Imprimer
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