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Bande dessinée  ->  Fantastique  
 

L’enfer, c’est les autres
 collectif   Hellboy, Histoires bizarres (vol. 1)
Delcourt - Contrebande 2004 /  12.50 € - 81.88 ffr. / 128 pages
ISBN : 2-84789-545-0
FORMAT : 18 x 27 cm
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Attention à l’achat compulsif ! Derrière une couverture trompeuse dessinée par Mike Mignola se cachent treize courtes histoires mettant en scène Hellboy, le détective du paranormal, vu par différents auteurs. Si le créateur du diable rouge est l’instigateur de ce projet collectif, il n’y a pas participé directement. Autant dire que la déception sera grande chez celui qui pense trouver des épisodes inédits écrits et dessinés par Mignola. Car même si le niveau des nouvelles rassemblées ici est parfois honorable, il n’atteint jamais celui de la version originale. Nous sommes là dans le domaine de l’hommage, qui frôle le plus souvent celui de l’anecdotique... Il s’agit pour chacun des auteurs présents de s’approprier le temps de quelques pages un personnage qui n’est pas le sien, un univers, au risque de se prendre les pieds dans le tapis. Et effectivement, quelques passages de ce recueil feront grincer des dents le fan acharné de la série Hellboy, tout comme le lecteur le plus indulgent.

On pourrait penser que les auteurs qui se sortent le mieux de ce défi sont ceux qui prendront le contre-pied radical des récits de Mignola ou joueront la carte de la parodie. Mais, pour un épisode très drôle de Bob Fingerman (Hellboy face à un ennemi implacable : un distributeur de boissons !), le reste tourne plutôt court. Même le talentueux Roger Langridge, auteur anglo-saxon prolifique et pourtant encore inconnu dans nos contrées, ne parvient pas à sortir son épingle du jeu, embarqué dans un récit pataud et maladroit.

Incontestablement, le principal problème vient des scénarios. Limités par le nombre de planches et ayant la contrainte de s’adapter à un univers parfois aux antipodes du leur, les auteurs livrent des récits dans l’ensemble plats et peu inspirés. Quelques-uns, sans doute pour se démarquer, choisissent de revenir sur la mythologie Hellboy et creusent une facette d’un personnage secondaire, mais là non plus le résultat n’est pas convaincant : les références précises à la série resteront obscures aux non-initiés, et les connaisseurs avisés ne feront que passer leur chemin avec un sentiment mélangeant ahurissement et consternation. Les prétextes narratifs dès lors réduits au minimum, le dangereux parcours d’équilibriste entre hommage et vision personnelle commence, sans filet hélas.

Pour se rattraper, restent alors les dessins : treize graphistes expérimentés et de tous horizons qui confrontent leur style propre à l’univers si particulier façonné par Mignola. Avec son corps entièrement rouge, ses cornes sciées, son poing démesuré et ses pattes de bouc, Hellboy est un personnage qui se prête facilement aux stylisations les plus variées, et chaque dessinateur prend du plaisir à en donner ici sa vision personnelle. Le résultat est parfois surprenant, toujours intéressant. Hellboy est ainsi passé à la sauce cartoon, aux crayons de papier, aux teintes rose bonbon, au pinceau rappelant Dupuy & Berberian (original épisode d’Andi Watson), à la gouache épaisse ou à un trait sec et nerveux comme celui d’Alex Maleev. (Ce dernier, en compagnie de Matt Hollingsworth, signe d’ailleurs ce qui est sans doute l’histoire la plus réussie du recueil, là où l’esprit Hellboy se conjugue à merveille avec une poésie noire et morbide.)

Sans doute, l’hommage aurait été plus séduisant s’il avait été résumé à un simple portfolio comme celui très réussi qui clôture le présent ouvrage. Un complément dispensable à la série officielle donc, et il ne reste plus qu’à souhaiter que le prochain volume collectif, d’ores et déjà annoncé par Mignola, fasse oublier cette première déception.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 20/11/2004 )
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