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Bande dessinée -> Fantastique |
| Jean-Luc Cornette Stéphane Oiry Les Passe-Murailles (vol.2) - À tort et à travers Les Humanoïdes associés 2006 / 10 € - 65.5 ffr. / 48 pages ISBN : 2-7316-1789-6 FORMAT : 22,5x29,7 cm Imprimer
Des gens qui passent à travers les murs
déjà vu ! Mais à travers les pythons, les aquariums ou les trains en marche, cest un peu plus inattendu. Dans Les Passe-Murailles, Jean-Luc Cornette et Stéphane Oiry explorent le quotidien de gens normaux à une exception près, leur capacité à traverser la matière. Une relecture originale dun classique littéraire sous forme de tranches de vie. Et on nest pas si loin de Garou-Garou, le passe-muraille de Marcel Aymé : de la jeune femme amoureuse qui récupère le blouson de son ami, avalé par un python, à la petite fille qui, pour épater un garçon, joue avec un train en marche, ce sont toujours des histoires où les sentiments ne sont jamais loin et qui justifient bien des bêtises. Jusquau chat passe-muraille, une variation intéressante de lanimal domestique en version catastrophique pour le voisinage. Et cest tout le plaisir discret de cette série qui, à partir dun fait improbable, envisage les diverses possibilités, les événements infimes, les quiproquos improbables, les impossibilités anodines, les révélations incroyables, le regard des uns et des autres sur la bonne copine, lamant, lanimal domestique, devenus différents.
Tout le charme du scénario de Jean-Luc Cornette est denvisager ce pouvoir, non en termes daventures délirantes, de super-héros ou de vengeur masqué, mais bien comme une particularité à peine plus impressionnante que savoir loucher ou se tourner les pouces. Aussi les personnages nont-ils rien de particulier (les garçons en général sont assimilés un peu de manière systématique à des obsédés, mais bon
) et se contentent de réagir à ce quotidien bizarre.Tout cela débouche sur un album à peine fantastique, aux récits parfois amusants, parfois terribles
Au risque toutefois de passer à côté dune histoire plus structurée, quelque chose de plus dense. Le seul véritable regret au final, cest que quatre histoires, cest un peu court et la fin de lalbum laisse un peu sur la faim. Quant au graphisme de Stéphane Oiry, il illustre parfaitement ce quotidien un peu étonnant, par petites touches, un peu comme Prado sait le faire. Pas de caricatures ou de personnages outrés, pas de tabous ni de faux-semblants (voire quelques scènes et dialogues très allusifs) mais un dessin simple, parfois ébauché, efficace, dans le vent des bandes dessinées pour trentenaires qui simposent actuellement. Il sagit de ne pas passer au travers
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 26/07/2006 ) Imprimer
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