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| Bande dessinée -> Fantastique |
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Consommé de trolls laqués | | | Scotch Arleston Jean-Louis Mourier Trolls de Troy (tome 9) - Les prisonniers du Darshan (1)
Soleil 2006 / 12.90 € - 84.5 ffr. / 59 pages
ISBN : 2-84946-498-8
FORMAT : 23,5x32,5cm
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Combien y-a-t-il, dans la bande dessinée francophone, de héros poilus, sentant à priori mauvais (dixit les mouches), plutôt violents, portés sur la chair humaine (entre autres) sans rechigner sur un peu de cannibalisme si loccasion se présente ? Peu, il faut bien le dire : cest ce qui rend chaque livraison des Trolls de Troy intéressante, comme une nouvelle plongée dans un univers bien plus sauvage, bien moins moral ou éthique que le nôtre. Voilà déjà huit albums que le troll Tétram, sa fille adoptive Waha, son futur (???) gendre Pröfy et autres bestioles vagabondent dans le monde de Troy, plusieurs milliers dannées avant quun dénommé Lanfeust ny mette un peu danimation. Et quand on dit vagabonder
cest à grands coups de baffes, bourre-pifs, horions, coup de boules, morsures
que nos héros entrent en contact avec la civilisation humaine (généralement dépassée par lenthousiasme troll).
Ce nouvel album, dans un genre ethnologico-touristique que ne renierait pas une sorte de version fantastique des guides du routard, nous emmène loin, au delà de locéan, dans un contrée aux allures asiatiques, le Darshan. Quallaient-ils faire dans cette galère ? se dira le lecteur bien intentionné : les deux enfants de Tétram ayant été enlevés par une bande de mercenaires (un exploit en soi), la petite famille se met en quête de la progéniture, quête qui lentraînera au delà de certaines limites trolles (locéan : pour les fans de la série, attendez vous à de la transgression spectaculaire), à la rencontre de trolls blancs (déjà vus chez Lanfeust) et dun culte bizarroïde, celui du dieu Nimethny. La patronne de ce culte envisage pour lhiver un manteau en poils de trolls blancs et roux, avec sacrifice à la clef. Mais ce serait compter sans Tétram, qui va dans lexcursion découvrir ses lointains cousins trolls blancs, bizarrement sensibles aux charmes humains
tout fout le camp !
Et un de plus ! Arleston ne se lasse pas dexplorer Troy et nous avec. Une fois de plus, le lecteur se trouve littéralement entraîné au pas de course par un scénario délirant, sanglant, révoltant de violence gratuite, qui fait feu de tout bois, nhésitant sur aucun jeux de mot vaseux ni allusion (plaisante) à la bande dessinée et ses classiques. Par exemple : hommage à Astérix, on croise dans cet album un équipage de pirates des plus estimable, qui confirme les difficultés de ce métier, difficultés naguères entrevues par le couple Uderzo/Goscinny. Cest un bon cru (meilleur que le précédent), et prometteur puisque lalbum nest pas un one shot et quune suite simpose, vu la situation finale. Un peu de violence dans ce monde de brutes, ça ne fait pas de mal.
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 10/10/2006 )
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