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Bande dessinée -> Fantastique |
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Quand les fées se réveillent | | | Sébastien Latour Giulio De Vita Wisher (tome 1) - Nigel Le Lombard - Portail 2006 / 13 € - 85.15 ffr. / 48 pages ISBN : 2-8036-2150-9 FORMAT : 24,5x33 cm Imprimer
Il est beau, jeune, riche, bien portant et peut exécuter tous vos désirs
« Il », cest Nigel, non pas un bon génie mais plutôt un homme daffaire efficace si vous y mettez le prix. On aimerait le connaître, et du reste, il intéresse beaucoup de monde, ce gendre parfait : non seulement John Karfeld, un dandy londonien aux allures de farfadet, mais également une mystérieuse cohorte dhommes en noir, échappés au choix- du MIB, dun tableau de Magritte ou de la City. Ces derniers sont sans doute les moins aimables, pourchassant dans un premier temps le-dit John (qui se jette sous un métro pour leur échapper
un peu raide mais efficace) puis fixant leur attention sur Nigel, qui ny comprends rien (jusquà ce quune intervention musclée fasse exploser sa demeure ultra-design). Sans le vouloir, Nigel a mis le pied dans un autre monde, celui des créatures féeriques, et dans une guerre que se livrent, depuis longtemps, lhumanité et les êtres magiques, sous la férule de
Merlin (rien que ça). Ces êtres féeriques réfugiés dans notre triste réalité, sont traqués et torturés par les hommes en noir, mais que peut y faire Nigel ?
À moins quil ne soit, sans même le deviner, le levier qui va faire basculer ce monde.
Lurban fantasy est un genre original, rarement pratiqué : Neil Gaiman est lun des préféré du moment (en France, on songe à Fabrice Colin, et David Calvo dans le même registre) et cest un peu son ombre qui traverse cet album très réussi. Dans un Londres psychédélique, Nigel, pourchassé par des méchants au look inimitable, va peu à peu découvrir la réalité du monde fantastique, réfugié dans les égoûts. De fait, il y a un peu du Neverwhere du même Gaiman dans le scénario et, pour les fans de jeu de rôles, cest une ambiance connue, rappelant Scales (qui se souvient de cet excellent jeu ?). On pense aussi, en bande dessinée et plus récemment, à lexcellent Tir Nan Og (aux Humanoïdes associés) de Fabrice Colin et Elvire de Cock, qui part des mêmes prémisses. Un scénario convaincant où le lecteur, aux basques du héros, traqué, comprend peu à peu ce qui se passe sous ses pieds, et dans quelle guerre il vient de tomber.
Et pour servir le scénario bien huilé de Sébastien Latour, le graphisme de Giulio di Vita est demblée impeccable : le dessinateur italien semble sêtre immédiatement approprié lhistoire, lunivers à deux vitesses et le héros au look un peu dégingandé, un peu dandy. Il leur donne un style à mi-chemin entre Matrix (avec ses méchants en costume sombre et ses courses-poursuites haletantes) et Austin Powers (le swinging London et ses ors), pour un résultat très rythmé, très coloré. Au final, une belle variation sur le thème de lurban fantasy et de la survie des peuples féériques en ces temps de désenchantement du monde
De quoi se remettre à croire aux fées, dragons et Père Noël
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 07/11/2006 ) Imprimer
A lire également sur parutions.com:Tir Nan Og (tome 1) de Fabrice Colin , Elvire de Cock | | |
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