| Eric Stoffel Yann Valéani Derm (tome 1) - Ali tatoo Delcourt - Neopolis 2005 / 12.50 € - 81.88 ffr. / 48 pages ISBN : 2840558629 FORMAT : 24 x 32 cm Imprimer
Ils sont forts, ils sont puissants, ils semblent invulnérables et ils se battent en haut des gratte-ciel, se projetant à travers les enseignes au néon géantes
vous pensez à Highlander ? Non, cest Ali tatoo, premier tome dune nouvelle série SF, Derm, mais lesprit est le même. La scène se passe dans un futur si éloigné que lhumanité a essaimé dans lespace, sans y croiser dailleurs dautres races, perdant peu à peu jusquau souvenir de la Terre. Cest sur Amratha, lune de ses planètes, quun jeune délinquant, Nil, se trouve un soir entraîné dans une bagarre qui le dépasse, entre deux créatures humanoïdes, un homme et une femme, aux visages tatoués et aux capacités bien plus quhumaines.
Le combat semble bien important, et lon sent que lavenir de quelque chose (lunivers, lhumanité ???) est en jeu
Intervenant pour sauver lune des créatures, la femme, menacée de mourir, et également pour venger son ami Ali, tué par lhomme, Nil ne se doute pas quil met le pied dans une affaire qui le dépasse. Pour linstant, il ne songe quà une chose, sauver sa peau, dautant que la bataille a attiré lattention des autorités de la planète ainsi que celle dun magnat influent, Webb, qui sent bien quil y a là matière à pouvoir.
Derm est le genre dalbum dont on a envie de lire la suite pour savoir déjà si la série est réussie : le scénario se résume largement, dans ce premier tome, à une succession de combats et de poursuites, entrecoupés de scènes plutôt hermétiques, censées dévoiler la nature de lhistoire. Certes, tout cela confère à lensemble une certaine étrangeté, qui permet au lecteur de saisir la bizarrerie de cette situation pour les héros, mais à trop abuser du jargon SF, le scénario finit par senliser. Toutefois, on sent bien que les tatouages constituent une énigme et la clef de pouvoirs que les amateurs de la série Les portes de la mort (M.Weiss et T. Hickman) connaissent bien (hommage ? référence ? coïncidence ?). Il va falloir éclaircir tout cela !
Quant au graphisme de Valéani, il est également déconcertant, et alterne les scènes spectaculaires, qui témoignent dune belle maîtrise de la mise en scène et du détail, et des visages ou des attitudes parfois limites, tendance amateurisme. La mise en scène, très cinématographique (doù les clins dil à Highlander, Matrix reloaded
), est parfaitement adaptée à lambiance combat/jeux vidéo de lensemble et révèle un talent prometteur qui va devoir travailler la psychologie et lexpressivité des visages après avoir maîtrisé le mouvement. On sent diverses influences (comics, BD et cinéma surtout) étoffées par des trouvailles personnelles. Ainsi, ce premier album est certes une révélation, à suivre, mais aussi un encouragement pour améliorer quelques points faibles. Peut mieux faire !
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 21/05/2005 ) Imprimer | | |