| Fred Duval Philippe Ogaki Meteors (tome 1) - Le règne digital Delcourt - Neopolis 2008 / 13.95 € - 91.37 ffr. / 72 pages ISBN : 978-2756007519 FORMAT : 24x32 cm Imprimer
2136. Depuis le temps quon en parlait
Ça y est, les intelligences artificielles (IA pour les intimes) ont pris le contrôle de la planète et de ses habitants
Et comme les IA ont de lhumour, leur monde virtuel se présente sous la forme dune version années 80 de la terre, peuplée de grands singes pas commodes. Pour le reste, on ne rigole plus : la police est robotisée, chaque individu est espionné dès sa naissance par un implant, le mémoriel, qui lui donne accès au réseau global (une laisse de luxe), chaque objet, chaque jouet, est géré par une IA, elle même soumise du moins on lespère à une éthique. Le monde des Robots dAsimov, version légèrement inquiétante. Et cest dans cet univers que, un par un, des grains de sables viennent gripper la belle machine artificielle : il y a Nora, une petite fille et son jouet intelligent, qui se promène sans protection dans un désert devenu le vide ordure de toutes les nanotechnologies, il y a Vladimir Karpov, ou plutôt son cadavre, égaré après 165 ans dans le vide sidéral de la banlieue martienne, il y a Rita et ses copains, des résistants vivants sans mémoriel dans une oasis, attelés à un projet un peu fou, baptisé Meteors
La vie rêvée des ordinateurs serait-elle menacée par une erreur-système ?
Le nouveau Duval, rien que ça ! Les fans de la belle Carmen Mac Callum et de Travis attendaient une nouvelle série, et lon retrouve ici la patte du maître : des IA, de lespace, des conspirations, des machines qui parlent, des nanotechnologies, des armures de combat
Bref de la SF bien solide et bien balancée. Certes, on reste dans des schémas à la fois classiques et efficaces : la lutte des hommes contre les machines, une pincée dAsimov
mais déjà, petite trouvaille sympathique, le monde virtuel des IA est assez original, à peine parodique. Fred Duval est un scénariste solide, qui connaît son métier et son public, les fans de SF : en entremêlant les histoires, en tissant un canevas de possibilités, avec quelques éléments troublants venant nuancer le « meilleur des mondes », il met en place un univers solide et cohérent, comme une version futuriste du monde de Travis. Point faible, le graphisme de Philippe Ogaki alterne quelques beaux moments notamment pour tout ce qui est machines futuristes et vaisseaux spatiaux, ou encore le monde des IA - et quelques passages à vide. Si le manga est clairement linspiration du jeune dessinateur, cest avec ses forces et ses nombreuses lacunes. Résultat, un trait qui trouve ses limites dans les horripilants regards « kawaï » des personnages et leurs chevelures à la Dragon Ball Z, des héros un peu passe-partout dont les visages gagneraient à être humanisés, plus réalistes. Une pincée de réel dans un monde digital
À suivre.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 13/04/2008 ) Imprimer
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