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Bande dessinée  ->  Chroniques - Autobiographie  
 

Collection de souvenirs
John Porcellino   Moon Lake Trails
Ego comme X 2006 /  22 € - 144.1 ffr. / 192 pages
ISBN : 2-910946-53-3
FORMAT : 16,5x24,5 cm
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Né à Chicago en 1968, John Porcellino réalise son premier fanzine à l’âge de 14 ans. À partir de 1989, il autopublie la série King-Cat comics; plus d’une soixantaine de numéros à ce jour, où l’auteur américain se raconte, parle de son enfance, de son adolescence puis de sa vie d’adulte, évoque des impressions ou des souvenirs parfois banals et à d’autres moments plus douloureux. Avec le recueil Moon Lake Trails, regroupant plusieurs de ces histoires publiées entre 1996 et 2001, les éditions ego comme X nous donne l’occasion de découvrir un auteur d’une grande finesse au style narratif singulier et immédiatement marquant.

Sur son site web, John Porcellino se dit influencé à la fois par la philosophie zen et Bruce Springsteen. Le mariage est étonnant mais pas contre-nature, et la preuve en est cette belle collection de souvenirs où les clichés d’une banlieue américaine un peu triste (sorties en voitures, skateboard, football, filles…) sont chaque fois mêlés à l’attention portée aux petites choses (lieux, bruits, odeurs… tous ces riens qui gravent un souvenir), et à une réflexion sur sa place au milieu de ce monde. Les récits rassemblés ici mettent au premier plan les difficultés relationnelles de John. Il est un enfant solitaire et sensible puis un adolescent angoissé et mélancolique. Il aime parcourir la campagne alentour, y guetter les marmottes ou reconnaître les plantes. Renfermé et introspectif, il peine à nouer des relations solides avec les autres, préférant la fuite à tout engagement, avouant même être mal à l’aise avec ses amis.

Lors d’une très belle séquence, John tond la pelouse – un petit plaisir qu’il affectionne - et réalise soudainement qu’il peut être lui-même l’artisan de son propre bonheur : « Si je pouvais changer ma manière de réagir au monde… alors je pourrais changer mes sentiments… Et je pourrais être heureux. ». Ce sont tous ces instants et ces souvenirs que Porcellino s’attache à mettre en cases : des épreuves minimes, normales, mais inséparables d’un chemin de vie et toujours constructives. Un journal intime, écrit et dessiné à posteriori, comme pour retrouver des sensations et des émotions, et comprendre ainsi ce que l’on est devenu aujourd’hui.

L’autobiographie est donc de mise et c’est tout ce qui importe. Si pour Porcellino la bande dessinée reste le vecteur idéal pour s’exprimer, elle n’est effectivement qu’un moyen, pas une fin, l’essentiel est dans ce qui est raconté. Et c’est ainsi que le minimalisme règne en maître. Débarrassée du superflu, la bande dessinée de Porcellino se résume au « minimum ontologique »: une série de dessins mis en cases et accompagnés de texte. Il s’agit là de revenir à la simple définition du neuvième art, à ses caractéristiques premières et laisser de côté tout le reste. Le dessin est naïf mais toujours lisible, immédiatement compréhensible et évocateur. L’ascèse peut d’abord rebuter, mais une fois les premières pages lues, le lecteur est emporté au fil des mots de Porcellino, de ces émotions simples et de ces scènes racontées avec intelligence et sensibilité.

Et l’auteur prouve à chaque page que ce style brut et réduit à l’essentiel n’est jamais pris en défaut pour raconter ses histoires. Au contraire même, en déroulant ses cases sans détours ni fioritures, Porcellino établit une narration claire et immédiate, touchant directement son lecteur et prodiguant ainsi quelques moments de bande dessinée très réussis. Une belle découverte.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 19/06/2006 )
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