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Quand la ville gronde
Jean-Philippe Peyraud    Alfred   Le Désespoir du singe (tome 1) - La Nuit des lucioles
Delcourt - Conquistador 2006 /  12.90 € - 84.5 ffr. / 48 pages
ISBN : 2-84789-429-2
FORMAT : 23 x 32 cm
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Un souffle romanesque parcourt toutes les pages de ce premier opus d’une nouvelle série prévue en quatre tomes. L’âme des grands feuilletonistes erre à travers ces planches, et les personnages passionnés et exaltés semblent sortis de quelque roman où l’Histoire bouleverse les destinées et déchaîne les désirs. À un détail près toutefois : nul contexte historique précis ici, mais un univers inventé de toutes pièces par les deux auteurs, un ailleurs façonné à partir d’inspirations diverses et totalement fantaisiste.

Ainsi donc, dans une grande ville portuaire, la révolte gronde. Le pouvoir en place intensifie chaque jour sa domination répressive et la crise économique fait de plus en plus de mécontents. Les Francs-Battants, révolutionnaires de l’ombre, s’opposent par tous les moyens à cette dictature tandis que, au loin mais de plus en plus proche, la mer semble reculer et céder sa place au désert. Dans ce paysage qui sombre peu à peu dans la haine, la misère et l’oppression, le jeune Josef Setznar tombe amoureux de Vespérine. Mais rien n’est simple dans ces contrées agitées et malgré le coup de foudre qui les frappe une nuit – la fameuse nuit des lucioles - les deux jeunes gens ne pourront savourer sereinement leur jeune idylle. Josef, artiste maudit et dégouté aujourd’hui responsable d’une fabrique d’éponges, est déjà engagé auprès de la trop gentille Joliette. Tandis que Vespérine est mariée à Witold, ancien parlementaire devenu malgré lui symbole et martyr de la cause des Francs-Battants à la suite d’un tragique accident. En pleine tourmente, l’heure des choix a déjà sonné pour tous ces personnages, la fuite ou le combat, l’amour ou la rupture.

On le voit, ce premier tome riche en événements et en rebondissements échappe à l’écueil de l’épisode initial frustrant où rien ne se passe réellement. Jean Philippe Peyraud et Alfred mènent parfaitement leur récit entre roman d’aventures, saga historique et conte amoureux, et ce premier tome met dès le début le lecteur au cœur de l’action. Chaque personnage est parfaitement dessiné, empruntant quelques traits de caractères à des archétypes connus qui les rendent immédiatement familiers. Il y a l’artiste passionné enfermé dans une vie qu’il ne désire pas, la jeune cousine croqueuse d’hommes et féministe, l’amoureuse transie et naïve… Sans peine, la narration glisse de l’un à l’autre, construisant avec habileté un canevas dramatique certes classique mais captivant. La principale originalité de ce roman épique réside dans le choix d’un décor totalement inventé. Le scénario de Peyraud amène ainsi Alfred à créer une ville imaginaire puisant dans de multiples références : une cité portuaire qui emprunte autant à l’architecture russe qu’au Paris d’avant Haussmann. Le résultat est une cité plausible où le fantastique transparaît légèrement (la mer qui recule, la milice monstrueuse…) mais sans jamais trop se faire remarquer, laissant ainsi le premier rôle aux sentiments et événements.

Le dessin au pinceau d’Alfred change quelque peu de ces incarnations précédentes : fini le trait sec et anguleux d’Abraxas ou les jolies formes rondes et colorées des premiers albums d’Octave. Ici, le trait est souple et dynamique, ample mais toujours précis, faisant de chaque vignette une merveille de stylisation et de précision. Et comme par un amusant mimétisme, Alfred singe de plus en plus le dessin de Peyraud, les visages de ses personnages rappelant ceux mis en scène dans Premières Chaleurs ou Grain de Beauté… Si l’on ajoute à cela une mise en couleurs inspirée et éclatante de Delf, ce premier tome est esthétiquement très attrayant et satisfera tous les lecteurs exigeants et connaisseurs. Après le petit album Un colt qu’on en finisse ! (Éditions Treize Étrange, 2001), cette seconde collaboration entre Peyraud et Alfred est donc à suivre de très près.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 22/02/2006 )
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